Arrestation de Khelil Abderrahmane et de Sid Ahmed Mourad – Procès prévu dimanche 26 mai 2002

Collectif
des
familles
de
disparu(e)s

 

 

 

COMMUNIQUE

URGENT
Algérie

Arrestation de Khelil Abderrahmane et de Sid Ahmed Mourad
Procès prévu dimanche 26 mai 2002

Le collectif des familles de disparus en Algérie, SOS Disparus et l’Association Algérie-Droits de L’Homme pour Tous ( ADHT) expriment leur indignation face à l’arrestation, le 19 mai 2002, de Khelil Abderrahmane,. membre de la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH), et de SOS Disparus.

Khellil Abderrahmane a été interpellé en compagnie d’un ami Sid-Ahmed Mourad, près de l’Université de Bouzaréah, alors qu’il venait s’informer des arrestations massives d’étudiants opérées après les manifestations hostiles au président Bouteflika, le 18 mai dernier.

Actuellement Khellil Abderrahmane et Sid-Ahmed Mourad sont placés sous mandat de dépôt à la prison d’El Harrach et seront traduits devant la justice le dimanche 26 mai 2002 sous le chef d’inculpation  » incitation à attroupement non armé « .

Khellil Abderrahmane et Sid-Ahmed Mourad n’étaient pas présents sur les lieux le 18 mai et n’ont pu participer à ces « attroupements ».

Le collectif des familles de Disparus, SOS Disparus, et l’ADHT, dénoncent l’arrestation de Khelil Abderrahmane et de Sid-Ahmed Mourad considérant qu’il s’agit en réalité d’une étape supplémentaire dans la campagne de harcèlement menée à l’encontre de Khelil Abderrahmane, qui s’est déjà traduite par des interpellations, le 14 mars dernier et le 18 mars, lesquelles ont été suivies d’interrogatoires au commissariat de police. Le 18 mars 2002, A. Khelil accompagnait une délégation de familles de « disparus » qui devait être reçue à la représentation de l’ONU par Mr Lambo, le représentant

Cette arrestation se situe dans le contexte général de harcèlement et de répression contre les militants des droits de l’Homme en Algérie, accentué par l’approche des élections législatives, comme le prouvent la condamnation à un an de prison ferme de Larbi Tahar Alabiot Sidi Cheikh ou celle d’un autre responsable de la LADDH, Mohamed Smaïn, condamné, lui aussi, à un an de prison ferme, le 24 février dernier, pour avoir diffusé la vérité sur les charniers de Relizane.

Le collectif des familles de disparus, SOS Disparus et ADHT condamnent avec fermeté ces arrestations de militants qui n’ont fait qu’exercer leur liberté d’expression et défendent le droit des familles à connaître le sort de leurs « disparus ».

Le collectif des familles de disparus, SOS Disparus, ADHT exigent la libération immédiate de Khelil Abderrahmane et de Sid-Ahmed Mourad, ainsi que celle de Larbi Tahar à Labiod Sidi Cheikh et de lever toutes mesures qui pèsent sur Mohamed Smaïn, condamné à un an de prison. ainsi que la levée de toutes les charges qui pèsent sur ces militants.

Ils condamnent toutes les arrestations arbitraires et toutes les mesures d’intimidation ou de répression contre les défenseurs des droits de l’Homme, les syndicalistes, les militants des partis politiques et les familles de disparus et appellent à une justice libre et indépendante en Algérie.

Le Collectif des familles de disparu(e)s en Algérie, SOS disparus et l’ADHT exigent du premier Magistrat du pays, de faire respecter le droit des Algériens, de se réunir, de manifester, et de s’exprimer librement.

Paris, le 21 mai 2002

Mercredi 22 mai 2002
Paris-Alger