Communique LADDH Laghouat

Communique LADDH Laghouat

31 mars 2013

Nous, La Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme de Laghouat, avons été informés des violences graves subies par des manifestants pacifiques le 26 mars 2013 à Ghardaia, Algérie. Des éléments des forces de police ont porté des coups aux manifestants pacifiques et plusieurs d’entre eux ont été arrêtés et retenus au commissariat de la ville. Les manifestants pacifiques y ont subis des violences physiques et morales graves notamment coups, privation de nourriture et insultes. Depuis, ils ont été placés en détention à la prison de Ghardaïa, où les atteintes à la dignité et les violences se sont poursuivies.

Deux des manifestants pacifiques, Sofghalem Kacem et Fekhar Kamel Eddine, qui sont aussi des défenseurs des droits humains membres de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme, sont aujourd’hui en isolement individuel après avoir été obligés d’enlever leur habit traditionnel mozabite sans aucune justification. Il s’agit ici d’une humiliation supplémentaire et d’un traitement inhumain en raison de leur activité de défense des droits humains. En réaction à cette série de traitements arbitraires et à ces atteintes aux droits humains les manifestants pacifiques aujourd’hui détenus à la prison de Ghardaïa ont entamé une grève de la faim.

Nous dénonçons la volonté de criminaliser des revendications sociales et politiques légitimes. Le choix de répondre par la violence à des mouvements pacifiques marque l’irresponsabilité des autorités et leur volonté de semer à tout prix la division au sein de la société algérienne.

L’ensemble de ces pratiques va à l’encontre tant de la constitution algérienne qui garantit la liberté de manifestation que de l’ensemble des conventions internationales garantissant la sauvegarde des droits humains ratifiées par l’Etat algérien.

La ligue algérienne de défense des droits de l’Homme de Ghardaïa exige la libération immédiate de tous les manifestants pacifiques, l’abandon de toute poursuite à leur encontre et la cessation du harcèlement par les autorités des défenseurs des droits humains et de toute expression citoyenne pacifique.

Le président du bureau de LaghouatYacine ZAID