Des vérités sur le rapatriement des émigrés clandestins

Des ambassadeurs africains remercient l’Algérie

Des vérités sur le rapatriement des émigrés clandestins

Le Quotidien d’Oran, 21 décembre 2005

556 émigrants irréguliers de nationalités burkinabaise, camerounaise, ghanéenne, guinéenne, bissau-guinéenne, malienne, nigériane et sénégalaise ont été rapatriés au cours des deux derniers jours par les autorités algériennes vers leurs pays d’origine.

Selon une source proche du ministère des Affaires étrangères, citée par l’APS, cette opération, qui a été effectuée par voie aérienne et prise en charge «totalement» par l’Algérie, a commencé lundi et s’est achevée mardi. La même source précise, par ailleurs, qu’avant d’engager cette opération de rapatriement, l’Algérie, eu égard aux relations de fraternité, d’amitié et de coopération, a consulté aussi bien les autorités de ces pays que leurs représentations diplomatiques, tenues régulièrement informées des conditions de préparation et d’organisation de ces rapatriements, a-t-on ajouté de même source. Soucieuse de la préservation de la dignité de ces immigrants dont la situation dans les camps est devenue dramatique, l’Algérie les a, en date du 4 décembre dernier, transférés des campements de fortune de Maghnia à un centre d’accueil à Adrar, doté de toutes les commodités de vie et où ils ont reçu la visite des représentants diplomatiques. Ces derniers se sont ainsi enquis des conditions de séjour de leurs ressortissants.

Les informations de presse ayant fait état de «mauvais traitement» à l’égard des ressortissants de ces pays, ont été «catégoriquement» démenties, hier, par les autorités de ces pays qui les ont qualifiées de «pures allégations». L’ambassadeur du Mali en Algérie, M. Mahamadou Magassouba, a affirmé hier à Alger que les ressortissants maliens en transit à Adrar ont été rapatriés au Mali dans de «bonnes conditions». M. Magassouba a indiqué à l’APS que les ressortissants maliens «ont été traités en frères et qu’ils n’ont été ni violentés ni menottés par les autorités algériennes».

L’ambassadeur malien a précisé, par ailleurs, qu’une mission conduite par lui-même s’est rendue à Adrar pour «s’assurer de la situation des ressortissants maliens et ce sur invitation des autorités algériennes». «Il y a eu deux vols vers le Mali, le premier transportait 76 Maliens et le second 190», a précisé le diplomate malien. Il a, en outre, qualifié d’»allégations», les information «publiées par l’Agence France-Presse (AFP), selon lesquelles les forces de sécurité algériennes auraient maltraité les ressortissants maliens». «Nous avons été surpris et atterrés par les déclarations contenues dans une dépêche de l’AFP en date du 19 décembre 2005, affirmant qu’au cours de l’opération de rapatriement, certains ressortissants avaient fait l’objet de mauvais traitements», a ajouté M. Magassouba, soulignant à cet effet qu’»aucun Malien n’a fait l’objet de sévices a fortiori menotté».

De leur côté, les autorités officielles nigérianes ont également exprimé leur satisfaction au sujet des conditions jugées très bonnes de l’opération de rapatriement des immigrants illégaux nigérians se trouvant sur le territoire algérien. Pour rappel, cette opération a été menée en concertation avec les autorités nigérianes, conformément à l’Accord bilatéral en matière consulaire signé entre l’Algérie et le Nigeria en mars 2002. Cet accord prévoit, entre autres, l’organisation conjointe des opérations de rapatriement des immigrés illégaux ainsi que le partage des coûts de ces opérations entre les deux pays. Pour sa part, l’ambassade de la République de Guinée à Alger a, dans un communiqué, exprimé sa gratitude au ministère des Affaires étrangères et aux autorités algériennes à «tous les niveaux», pour le traitement humanitaire et les mesures de commodités mises à la disposition de ses concitoyens pendant leur séjour au centre d’accueil d’Adrar.

Synthèse: H.Barti