Près de 600 clandestins rapatriés

Immigration clandestine à Maghnia (Tlemcen)

Près de 600 clandestins rapatriés

El Watan, 5 décembre 2005

Près de 600 clandestins de différentes nationalités d’Afrique noire ont été décemment rapatriés, hier, à partir de l’aéroport de Zénata-Tlemcen.

Près de 600 Africains clandestins de différentes nationalités de l’Afrique subsaharienne, qui étaient inhumainement installés sur les berges de l’Oued Jorgi – un no man’s land improvisé, depuis la fin des années 1990 – ont été rapatriés, hier, par avion à partir de l’aéroport Messali Hadj de Zénata-Tlemcen, à destination de la wilaya d’Adrar dans le sud algérien, avant d’être acheminés vers leurs pays respectifs. A Maghnia, en présence des autorités civiles et militaires, les clandestins ont été recensés, puis auscultés par des médecins avant d’être embarqués à bord de bus de luxe en direction de l’aéroport, tôt le matin, avec pour chacun un lot conséquent de nourriture et d’eau. Un représentant du HCR s’est dit « satisfait des conditions dans lesquelles ont été rapatriés ces clandestins ». L’opération a été sérieusement prise en charge par les hautes autorités de l’Etat algérien. Les clandestins, qui en avaient marre de braver tous les dangers, surtout après l’épisode dramatique de Ceuta et Melilla, se sont déclarés « apaisés que notre histoire ait été médiatisée, ce qui a contraint certains gouvernements à considérer le problème de l’immigration clandestine à sa juste valeur. Aujourd’hui, à l’issue de notre décevante aventure, nous devons reconnaître que les Algériens ont toujours été à la hauteur de leur réputation, c’est à dire hospitaliers et humains. Et même notre rapatriement n’est entaché d’aucune irrégularité. Merci à l’Algérie ». Pourtant, certains clandestins, qui ont faussé compagnie à leurs camarades du ghetto, continuent à espérer humer l’air ibérique, malgré toutes les portes qui se ferment hermétiquement en face d’eux. Hier, dans l’après-midi, il ne restait du ghetto informel de Maghnia que la fumée et le reste des cahutes de branchages et de plastique. Un silence sépulcral règne sur l’Oued Jorgi… !

C. Berriah