Hocine Zehouane et Mustapha Bouchachi se disputent la présidence

Situation inédite au niveau de la LADDH

Hocine Zehouane et Mustapha Bouchachi se disputent la présidence

El Watan, 3 novembre 2007

Situation inédite dans l’histoire de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH). L’organisation se retrouve aujourd’hui avec deux directions.

Alors que son président, Hocine Zehouane, a organisé le 26 octobre dernier un congrès extraordinaire, qui s’est soldé par la désignation de nouvelles structures de l’ONG, les membres du conseil national issus du deuxième congrès de la LADDH se sont réunis, hier à Alger, pour le destituer. Ils ont désigné Mustapha Bouchachi comme nouveau président du comité directeur de l’organisation. « Nous sommes les représentants légitimes de la LADDH. La majorité absolue des membres du conseil national (30) est réunie aujourd’hui, conformément à l’article 15 des statuts, pour débattre de la situation interne engendrée par les derniers agissements du président, Hocine Zehouane », déclare Ali Yahia Abdennour, président d’honneur de la ligue lors d’un point de presse animé à l’issue de cette réunion. Une réunion tenue au siège de la fédération d’Alger du FFS en raison, indiquent les conférenciers, « du changement des serrures du centre de documentation des droits de l’homme par Hocine Zehouane ». Le conseil national, indique le communiqué final de la réunion, a procédé à la désignation d’un nouveau comité directeur. Un comité composé de Noureddine Benyessad, vice-président chargé de l’organisation, Kamel Daoud, chargé des relations extérieures, Dahmania Bakhta, chargée de la condition féminine, Hafnaoui Ghoul, chargé de la communication, Dadi Adoune, chargé des affaires juridiques, Mechri Larbi, secrétaire général chargé des finances et Fasla Ben Salem, chargé de la formation. En se référant au statut de l’organisation, Ali Yahia Abdennour et les participants à cette réunion réaffirment « qu’entre deux congrès, le conseil national est souverain et il est l’unique institution habilitée à convoquer un congrès extraordinaire ou à désigner les membres du conseil national ». « Ce qu’a fait Hocine Zehouane est antistatutaire », clame Mustapha Bouchachi. Selon lui, conformément à la loi sur les associations, « les autorités seront informées très prochainement du changement effectué au niveau de la LADDH ». A la question de savoir comment comptent-ils récupérer les biens de la ligue, d’autant que Hocine Zehouane est à la tête d’une autre direction et occupe le siège national de la LADDH, Mustapha Bouchachi dira : « Nous comptons sur la sagesse de Hocine Zehouane. Sinon nous allons user de toutes les voies légales pour récupérer les biens de la ligue ». En plus « du non-respect des statuts », les membres du conseil national reprochent à M. Zehouane d’avoir « détourné la ligue de sa ligne directrice ». « Les droits de l’homme sont, à la fois, sociaux, économiques et politiques. Hocine Zehouane, dans l’objectif de rattacher la ligue à l’extrême gauche, veut limiter le champ d’action de la ligue uniquement aux plans social et économique », explique de son côté Kamel Daoud. Désormais, enchaîne Mustapha Bouchachi, « la LADDH reprendra sa véritable lutte sur le terrain ». Le bras de fer va, sans nul doute, se durcir dans les prochains jours. Ce sera, fort probablement, la justice qui tranchera l’affaire.

Madjid Makedhi