Polémique entre la LADDH et les autorités au sujet des Algériens détenus prisonniers en Irak

Polémique entre la LADDH et les autorités au sujet des Algériens détenus prisonniers en Irak

HuffPost Algérie, 08 novembre 2014

Accusé vendredi par la Ligue Algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH) d’avoir abandonné huit algériens détenus arbitrairement depuis 9 ans en Irak où ils ont été soumis à des tortures, le ministère des affaires étrangères a réagi samedi en affirmant que la diplomatie algérienne faisait de leur libération une « priorité.

Le porte-parole des affaires étrangères répondait à un rapport de la LADDH diffusé vendredi affirmant que la  » diplomatie algérienne a échoué pour récupérer les détenus Algériens en Irak ».

Le rapport évoque le cas de prisonniers algériens « incarcérés arbitrairement dans les prisons d’Irakiennes » et demande aux autorités algériennes d’intervenir auprès de l’Irak pour « libérer ces innocents ». La LADDH documente le cas de 8 algériens qui, selon elle, ont été condamnés à la peine capitale dans des procès où ils n’ont pas eu à une défense équitable et où il n’y avait pas de « preuves à charge ».

Elle souligne que ces algériens ont été accusés d’avoir franchi illégalement la frontière irakienne, « une infraction dont la peine n’excède pas 06 mois suivant les lois en vigueur en Irak, au lieu de cela nos ressortissants ont été condamnés à 15 ans de prison ferme sans base juridique ».

La LADDH accuse le pouvoir algérien de refuser de « fournir le moindre détail à l’opinion publique sur la détention de ces ressortissants en Irak » mais également de ne porter que  » très rarement assistance à ces détenus en Irak ».La ligue a interpellé directement le ministère des affaires étrangère de rester « inerte vis-à-vis des cas de nos ressortissants qui croupissant dans les prisons d’Irakiennes ».

Le rapport, très critique, a poussé les affaires étrangères à réagir rapidement en assurant que la libération des ressortissants algériens détenus en Irak constitue une « priorité » pour la diplomatie algérienne et figure « en bonne place » à l’ordre du jour des discussions algéro-irakiennes à « différents niveaux ».

Dans une déclaration à l’APS, Abdelaziz Benali Cherif, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, affirme que ce dossier « toujours figuré en bonne place à l’ordre du jour des discussions à différents niveaux avec le partenaire irakien ».

Des affaires « délicates »

Benali Cherif a qualifié de sans fondements les accusations lancées par la LADDH aux autorités de « tourner le dos » aux détenus algériens et de rester « inertes ».

« Je les démens d’une façon catégorique et les considère comme injustes et inutilement alarmistes ». Selon lui, les « efforts constants auprès des autorités irakiennes » ont permis la libération de 4 détenus des onze détenus ont été libérés. Les « deux derniers l’ont été à l’occasion de la visite du ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, à Bagdad, en janvier 2014, et sont rentrés avec lui en Algérie ».

« Les démarches se poursuivent avec la même détermination pour la libération rapide des détenus restants. L’ambassadeur d’Algérie à Bagdad et des personnalités gouvernementales et diplomatiques irakiennes travaillent patiemment à rendre possible le retour en Algérie des ressortissants en question, en frayant à cette solution un chemin dans la situation juridique complexe qui est la leur, en raison notamment des peines prononcées pour des chefs d’accusation liés ou assimilés au terrorisme ».

Ce type d’affaires « délicates » nécessite, a-t-il ajouté, de  » la discrétion et la persévérance ». Et les efforts diplomatiques se poursuivent pour obtenir des  » remises de peine ou une grâce présidentielle… dans le cadre du respect de la souveraineté de l’Irak et de la fraternité algéro-irakienne ».