Le député Smaïl Mira tire sur un citoyen

Ath Mellikeche (Béjaïa)

Le député Smaïl Mira tire sur un citoyen

L’ex-président d’APC de Tazmalt, Smaïl Mira, fraîchement élu député lors des dernières élections législatives, a ouvert le feu à l’aide d’une arme de poing sur un paisible citoyen habitant la commune d’Ath Mellikeche.

Béjaïa. De notre bureau, El Watan, 25 juillet 2007

Grièvement blessée, la victime a succombé à ses blessures, hier dans la matinée, après une hospitalisation qui a duré 14 jours. Les faits se sont déroulés, vendredi 13 juillet en fin d’après-midi, sur les hauteurs d’Ath Mellikeche, une commune montagneuse, située au sud de la wilaya de Béjaïa. Kamel Saâdi, 31 ans, chômeur et sportif assidu, faisait son jogging sur une piste, non loin de son village natal Lagachène. L’ex-maire de Tazmalt et chef des patriotes de la région, Smaïl Mira, vint à passer à ce moment-là, à bord d’un véhicule de type 4×4, accompagné, selon les témoignages de la famille de la victime, de deux personnes. Arrêtant son véhicule sur le bord de la route, il s’est mis en tête de vérifier l’identité de la victime en lui demandant ses papiers. Vexé, Kamel Saâdi a refusé d’être fouillé, considérant cela comme un abus de pouvoir caractérisé. Une altercation verbale s’en est suivie puis en sont venus aux mains. Un coup de poing est parti. De la part de la victime, disent certains témoignages. De la part de l’auteur de l’homicide, selon d’autres témoignages. Toujours est-il qu’à ce moment précis, Smaïl Mira a dégainé son arme de service et tiré une balle qui atteint Kamel Saâdi à l’abdomen. « Selon le chirurgien qui l’a opéré, la balle est rentrée par l’abdomen pour ressortir de l’autre côté, touchant le rein et le côlon », dira le frère de la victime que nous avons rencontré hier en fin d’après-midi. C’est Smaïl Mira qui évacué lui-même la victime à bord de son véhicule au pavillon des urgences de l’hôpital d’Akbou où elle sera prise en charge et opérée vers 18h. Après son opération, la victime a retrouvé tous ses esprits et donné sa version détaillée des faits aux membres de sa famille qui lui ont rendu visite. Après plusieurs jours de convalescence, son état s’est subitement détérioré et il a succombé à ses blessures dans la matinée d’hier. Pour rappel, Smaïl Mira a déjà défrayé la chronique par un fait similaire lorsqu’il a été accusé du meurtre du jeune Hamza Ouali, le 28 juin 1998, durant les émeutes qui ont secoué la Kabylie suite à l’assassinat de Matoub Lounès. Un fait, cependant, pour lequel sa culpabilité n’a jamais été prouvée. Hier, malgré nos nombreuses tentatives de le joindre pour avoir sa version des faits, Smaïl Mira restait injoignable. En fin de journée, nous avons appris que la famille de la victime préparait un communiqué qu’elle avait décidé de rendre public.

Djamel Alilat