Me Azzi Merouane: «Le dossier des disparus n’a jamais été clos pour le rouvrir»

MAÎTRE AZZI MEROUANE

«Le dossier des disparus n’a jamais été clos pour le rouvrir»

Le Soir d’Algérie, 24 septembre 2012

Pour le président de la cellule d’assistance judiciaire pour l’application de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, maître Azzi Merouane, le dossier des disparus n’a jamais été clos pour qu’il soit rouvert aujourd’hui par un groupe de travail onusien.
L’avocat répondait ainsi à la dernière annonce du haut commissaire des Nations unies aux droits de l’homme relative à une prochaine visite d’un groupe de travail onusien pour ouvrir le dossier des disparus en Algérie pendant la tragédie nationale. Maître Azzi qui s’exprimait, hier, lors d’une conférence de presse organisée par le quotidien sur le dossier de la réconciliation nationale et sa contribution à la stabilité sociale, a indiqué que le dossier des disparus est un dossier politique qui est utilisé par certaines parties pour faire pression sur l’Algérie. L’Organisation des Nations unies, souligne maître Azzi, veut enquêter sur la base d’informations fournies par les associations des disparus et qui accusent les services de sécurité d’avoir été impliqués dans cette affaire. L’intervenant a indiqué que parmi les 6 541 dossiers relatifs aux personnes disparues, 6 400 familles ont été indemnisées. Les reste, soit 24 ou 25 familles refusent cette procédure et demandent la vérité sur ce dossier. «Ces familles ont un lien avec les associations des disparus qui font un fonds de commerce avec ce dossier. Certes, ces familles ont droit à la vérité mais je refuse qu’elles utilisent ce dossier comme fonds de commerce» a indiqué le conférencier. Ce dernier s’interroge pourquoi cette organisation onusienne ne s’intéresse pas aux autres catégories de personnes touchées par la tragédie, notamment les femmes violées et les enfants nés au maquis. Maître Azzi, qui reconnaît que la Charte pour la paix et la réconciliation nationale a occulté plusieurs catégories touchées par la décennie noire, a indiqué qu’il a envoyé en mai dernier un rapport au président de la République lui demandant de prendre des mesures complémentaires pour prendre en charge ces catégories de personnes. L’avocat plaide pour un cadre juridique indépendant ayant pour mission la prise en charge de ces catégories. Par ailleurs, dans le but de régler la situation civile des 500 enfants nés au maquis, la cellule d’assistance judiciaire pour l’application de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale a demandé d’établir un test ADN. Cette dernière n’a toujours pas reçu de réponse.
Salima Akkouche