Délégation d’entreprises américaine à Alger: Le commerce et le reste

Délégation d’entreprises américaine à Alger: Le commerce et le reste

par Mohamed Mehdi,Le Quotidien d’Oran, 18 février 2010

Ma présence à la tête d’une délégation de 24 entreprises illustre bien l’engagement des Etats-Unis pour l’investissement en Algérie», a déclaré Nicole Y. Lamb-Hale, conseiller général adjoint au Département américain du Commerce, lors d’une conférence de presse organisée hier à l’hôtel Hilton d’Alger.

Récemment nommée à ce poste, Mme Lamb-Hale est à sa première mission. Elle est venue expliquer que les «relations commerciales sont le pilier des relations entre les Etats-Unis et l’Algérie». Elle en veut pour preuve de cette volonté de renforcer les relations économiques, la nomination «pour la première fois depuis 15 ans» d’un «conseiller permanent aux affaires commerciales» à l’ambassade américaine à Alger. Les 24 entreprises qui ont fait le déplacement, représentent un «vaste éventail de secteurs» et sont toutes «capables de venir investir en Algérie et diversifier la nature des investissements en dehors du secteur des hydrocarbures», a-t-elle également ajouté.

«Vous avez un marché très vivant, ce qui intéresse les compagnies américaines», dit-elle encore. A propos du déroulement de cette mission, elle précisera que les responsables des entreprises américaines vont rencontrer «individuellement» de «hauts fonctionnaires et des patrons de sociétés privées».

Ce qui importe pour les entreprises américaines c’est «la transparence et la continuité de la législation». A propos des récents changements apportés au cadre législatif relatif à l’investissement étranger, le conseiller général adjoint au Département américain du Commerce affirme que son pays «respecte la souveraineté de l’Algérie pour l’établissement des lois». Les 24 compagnies ont donc fait le déplacement en connaissance de cause. «Elles connaissent bien la loi», et le fait qu’elles soient ici c’est «qu’elles veulent investir».

Le concret, il faut encore du temps pour le voir. Pour Smaïl Chikhoune, représentant du Conseil d’affaires algéro-américain, les choses sont en train de changer petit à petit. L’Algérie n’étant pas très connue auprès des petites et moyennes entreprises américaines, ce genre de visite ne peut que contribuer à une meilleure connaissance du climat et des opportunités d’affaires dans le pays. Selon lui, parmi les entreprises ayant visité l’Algérie lors de précédentes missions, «deux sont déjà présentes ici». Elles ont conclu un partenariat avec des PME algériennes dans le secteur de la construction notamment.

M. Chikhoune annonce également qu’une délégation de représentants d’entreprises algériennes du secteur de l’agroalimentaire vont effectuer un déplacement aux Etats-Unis, en mars prochain, pour s’imprégner des nouvelles technologies de l’industrie du lait. Le représentant du Conseil d’affaires algéro-américain considère que les conditions actuelles sont favorables, notamment avec l’amélioration sensible dans l’attribution des visas des deux côtés. «Les visas attribués actuellement aux hommes d’affaires américains et algériens sont d’une durée de deux ans avec plusieurs entrées», a-t-il ajouté. Concernant la perception du climat d’affaires en Algérie, Smaïl Chikhoune retient le traditionnel triptyque : «bureaucratie – foncier – système bancaire», sur lequel il reste encore du travail à faire.

Interrogé sur les négociations relatives à l’Opensky entre l’Algérie et les Etats-Unis, M. Chikhoune affirme que les discussions sont au stade «technique» et que des deux côtés «il y a une volonté d’aller vers cet accord».