Grève de sept jours des vétérinaires

Les fonctionnaires reprennent la contestation

Grève de sept jours des vétérinaires

El Watan, 27 mai 2008

Le Syndicat national des vétérinaires, fonctionnaires de l’administration publique (SNVFAP) décide de frapper fort. Le mutisme et l’indifférence des pouvoirs publics face au cri de détresse des travailleurs d’un corps aussi sensible que celui des médecins vétérinaires ont poussé ces derniers à la radicalisation de leur action de contestation.

Après le premier mouvement de protestation dit « griffe de la colère », les vétérinaires ont opté cette fois-ci pour une autre démarche qui risque de perturber sérieusement la chaîne de contrôle des produits alimentaires. Il s’agit d’un mouvement de débrayage de sept jours prévu à partir du 31 mai jusqu’au 6 juin prochain. Les responsables du SNVFAP ont déposé un préavis de grève auprès des institutions concernées le 21 du mois en cours. Les vétérinaires, déçus par le comportement de leur tutelle, ne revendiquent qu’un minimum de respect et de justice à leur égard. « Nous avons initié une action de protestation de près d’un mois que nous avons suspendue pour montrer notre bonne foi et notre disposition à nous asseoir autour d’une table de négociations, mais en dépit de cela, les pouvoirs publics ont continué à nous tourner le dos », a souligné docteur Kadour, secrétaire général du SNVFAP, qui évoque avec regret les nombreuses demandes d’audience adressées aux responsables du secteur et qui sont restées malheureusement lettre morte. Le syndicat a déposé un préavis de grève dans l’attente d’être invité par les hauts responsables pour une éventuelle négociation. « Devant le silence des autorités compétentes, notamment la direction générale de la Fonction publique et le ministère des Finances, et la situation de marasme et de blocage dans laquelle se trouve l’avant-projet de statut des médecins vétérinaires, nous ne pouvons rester les bras croisés », a déclaré M. Kadour qui énumérera entre autres les revendications élémentaires des vétérinaires. Ils veulent tout simplement l’aboutissement de l’avant-projet du statut des médecins vétérinaires et médecins vétérinaires spécialisés tel qu’il a été rédigé en commun accord avec la tutelle, la récupération de la prime vétérinaire spécifique qui a été assimilée par le ministère des Finances à l’indemnité globale spécifique, l’ouverture d’un dialogue sur le fonctionnement et le devenir des services vétérinaires et l’association du syndicat dans le projet de discussions sur le régime indemnitaire. Les vétérinaires ont pris leur précaution afin d’éviter le gel de leur grève par la justice. Ils se sont organisés pour l’instauration d’un service minimum et à veiller au respect de toutes les lois en vigueur. De son côté, la coordination nationale des syndicats autonomes de la Fonction publique, regroupant douze syndicats autonomes, s’est réunie dimanche et a décidé de maintenir la pression en organisant le 23 juin prochain un sit-in au niveau de la chefferie du gouvernement et le 16 juin un meeting dans une salle à Alger. « Nous avons déposé des demandes pour la tenue de notre rassemblement et nous avons adressé des invitations à des personnalités connues dans le combat pour les libertés », a souligné M. Mériane. A travers ces actions de protestations, les fonctionnaires algériens veulent marquer leur rejet de la grille des salaires et leur exclusion de toute négociation ainsi que leur désapprobation de la méthode de travail du gouvernement. « Nous avons introduit deux demandes d’audience auprès du chef du gouvernement, mais nous n’avons même pas reçu de réponse. M. Belkhadem ne nous a jamais sollicités pour discuter de nos problèmes, il ne nous a jamais ouvert les portes de son institution. Le chef du gouvernement n’évoque le dialogue avec les syndicats qu’à travers la télévision algérienne », a regretté M. Mériane, qui parle d’une fuite en avant. La coordination a également choisi de tenir cette année une université d’été qui va préparer la rentrée sociale.

Nabila Amir