Quatre coordinations de travailleurs de l’éducation affiliées au SNTE passent à l’acte

Quatre coordinations de travailleurs de l’éducation affiliées au SNTE passent à l’acte

« Nous organiserons un sit-in lundi prochain »

El Watan, 4 mars 2008

Les revendications des travailleurs algériens ne méritent pas d’être ignorées ou considérées comme des épiphénomènes. Nous sommes lésés dans nos droits et nous réclamons justice. Nous ne demandons pas l’impossible. »

Ce sont là les propos tenus par M. Zaït, chef de file de la coordination des adjoints de l’éducation. Hier, lors d’une conférence de presse animée par quatre secrétaires généraux des coordinations de l’éducation, des structures affiliées au Syndicat national des travailleurs de l’éducation (SNTE), la sonnette d’alarme a été encore une fois tirée par les représentants de tous les travailleurs de l’éducation. Il s’agit des directeurs du cycle moyen, des adjoints de l’éducation, des conseillers d’orientation et des gestionnaires. D’emblée, le conférencier a tenu à préciser que le marasme ne touche pas uniquement les enseignants, mais tous les travailleurs du secteur de l’éducation. « Tout le monde est touché par l’inflation, y compris les gestionnaires, les directeurs et les conseillers », a-t-il dit, ajoutant que tout le monde rejette la grille des salaires et tous déplorent l’exclusion des syndicats des cycles de négociations et revendiquent un statut digne de leur fonction. « Il est inadmissible qu’en 2008 un directeur d’établissement garde le même grade que celui qu’il avait en 1987, soit plus de 20 ans après. Aujourd’hui, la nouvelle classification ne répare pas cette injustice tant décriée par les concernés. Les directeurs sont apparemment condamnés et ne peuvent évoluer dans leur carrière professionnelle », a soutenu M. Zaït qui dénonce leur marginalisation. « Il y a un déni d’existence des syndicats autonomes qui sont pourtant représentatifs et ont un ancrage sur le terrain. Il y a donc nécessité de discuter et de faire des propositions de sortie de crise », a affirmé l’orateur qui estime que les portes du dialogue n’ont jamais été ouvertes et les pouvoirs publics, contrairement à ce qu’ils avancent, n’ont jamais fait appel aux véritables représentants des travailleurs. Pour se faire entendre en haut lieu, les quatre coordinations ont opté pour deux actions, l’une consiste à envoyer une lettre de doléances à la chefferie du gouvernement et une autre consiste en l’organisation d’un sit-in national lundi 10 mars devant le siège du ministère de l’Education. Les représentants des travailleurs veulent à travers cette démarche démontrer que l’enseignant n’est pas le seul à souffrir de la dégradation du pouvoir d’achat et du mépris des pouvoirs publics, mais le travailleur d’une manière générale.

Une stratégie de developpement claire

Ce dernier, selon les animateurs de la conférence, réclame un statut capable de lui assurer une dignité, une stabilité et des conditions de travail adéquates ainsi qu’un pouvoir d’achat garantissant une vie décente. Il exige une augmentation des salaires, l’association de tous les syndicats à l’élaboration des statuts particuliers, la revalorisation du point indiciaire, la révision du régime indemnitaire et la préservation du pouvoir d’achat. « Nous allons transcrire ces points dans la lettre que nous comptons transmettre au chef du gouvernement, nous espérons une réponse à notre missive », a souligné M. Zaït qui a précisé que les représentants de toutes les wilayas prendront part au sit-in et des rassemblements seront organisés devant toutes les directions de l’éducation à l’échelle nationale. Les représentants des quatre coordinations ont rappelé la nécessité de la mise en place d’une politique pourvue de stratégie claire de développement économique et social, ainsi que la mobilisation des compétences nationales à travers leur valorisation. « Les pouvoirs publics avaient annoncé que ce nouveau système allait réhabiliter le fonctionnaire en améliorant son niveau de vie, sérieusement érodé ces dernières années. Cependant, l’annonce des nouvelles mesures a vite fait de tempérer l’enthousiasme et a provoqué une réplique sans précédent de la part de tous les travailleurs algériens », ont tonné les représentants des travailleurs. Le nouveau système de classification et de rémunération des fonctionnaires ne réhabilite nullement ces derniers et de ce fait les syndicats constatent que le discours et les engagements des pouvoirs publics ne sont que de la poudre aux yeux.

Nabila Amir