Les sages-femmes veulent une valorisation de leur expérience

ELLES ONT FÊTÉ LEUR JOURNÉE INTERNATIONALE

Les sages-femmes veulent une valorisation de leur expérience

Le Soir d’Algérie, 7 mai 2011

Réunies, hier, à l’ occasion de la célébration de la journée internationale de la profession, les sages-femmes ont rappelé qu’en dépit des acquis obtenus dans le cadre du nouveau statut, l’une de leurs revendications parmi les plus importantes reste la valorisation de leur expérience et la poursuite de la formation.
F.-Zohra B. – Alger (Le Soir) – La journée organisée par l’Union nationale des sages-femmes algériennes (UNSFA) a permis aux présents de revenir sur les réalités de la profession et les nouvelles dispositions du statut des sages-femmes. En marge de la rencontre, Mme Chetti Rachida, membre des bureaux de l’Union nationale de sages-femmes et du syndicat de la profession, a insisté sur l’importance de l’expérience accumulée et la nécessité d’aboutir à un diplôme qui consacrerait les années de travail. Selon la syndicaliste, les discussions se poursuivent avec les responsables de la tutelle sur ce point de revendication. Elle indiquera que le classement des sages-femmes ayant plus de dix ans d’expérience doit atteindre la catégorie 12. «Cela doit se faire automatiquement comme cela a été le cas pour les médecins et les dentistes, alors pourquoi pas pour nous ?» a indiqué Mme Chetti. Elle expliquera aussi que les professionnelles ont émis des réserves sur certains points du statut des sages-femmes. Il s’agit notamment, selon l’intervenante, de la suppression du programme d’espacement des naissances du statut des sages-femmes. «La prise en charge de l’espacement des naissances est un acquis de notre profession depuis l’année 1991 et nous voulons le garder», a déclaré Mme Chetti. Promulgué le 20 mars dernier, le statut des sages-femmes sera bientôt mis en application, selon Mme Akila Guerrouche, présidente de l’UNSFA. Elles devraient bénéficier d’une augmentation de salaire à hauteur de 80% qui sera applicable à partir du mois de juin prochaîn. Les intervenantes préciseront, par ailleurs, que grâce à ce nouveau statut, trois instituts supérieurs spécifiques à la formation des sages-femmes seront opérationnels à Annaba, Tlemcen et Tizi-Ouzou. «Le nouveau statut est une reconnaissance de notre métier et une réhabilitation», a assuré Mme Guerrouche, notant, par ailleurs, la particularité, le stress et les pressions subies lors de la pratique de la profession des accouchements. Elle précisera qu’une sagefemme algérienne assure jusqu’à 1 000 accouchements par an et plus dans certaines zones. L’Algérie compte près de 8 000 sages femmes alors que le pays enregistre près de 900 000 naissances par an. «Désormais, avec le nouveau statut, la sage-femme suivra un cursus universitaire de cinq ans», a souligné Mme Guerrouche. Les sages-femmes en exercice bénéficieront d’une formation continue obligatoire, selon l’intervenante.
F.-Z. B.