Intersyndicale: «Il y a du répondant sur le terrain»

Sit-in régionaux de l’Intersyndicale

«Il y a du répondant sur le terrain»

Le Soir d’Algérie, 29 janvier 2017

Les quatre sit-in régionaux auxquels a appelé l’Intersyndicale de la Fonction publique se sont tenus hier dans différentes wilayas du pays, en dépit de certaines difficultés relevées par les organisateurs.
Meziane Meriane, coordinateur du Snapest (Syndicat national des professeurs de l’enseignement secondaire et technique), dresse ainsi un bilan positif de l’action menée. «Sur le terrain, il y a du répondant», affirme-t-il tout en évoquant les difficultés auxquelles ont dû faire face les protestataires dans certaines wilayas du pays.
C’est notamment le cas de Blida où, dit-il, «les accès au lieu du rassemblement ont été carrément bouclés par les forces de l’ordre, empêchant les concernés de répondre à l’appel». Les éléments de la police, détaille notre source, ont été disposés au niveau de tous les passages obligés, ce qui a vraiment perturbé l’action. A cette difficulté, se sont ajoutés «le mauvais temps, un grand froid et des pluies qui rendaient la situation peu évidente». Meziane Meriane affirme cependant qu’un rassemblement symbolique observé par les personnes qui ont réussi à parvenir sur les lieux a eu lieu.
A travers les autres wilayas, la situation était moins tendue permettant ainsi aux protestataires de rejoindre le lieu programmé pour le rassemblement sans trop de problèmes. A Ouargla, Batna et Oran, les sit-in qui se sont déroulés durant la matinée ont connu une participation conséquente. «Ce qui nous intéresse aujourd’hui, poursuit Meriane, c’est plutôt la rencontre du 4 février prochain de l’Intersyndicale. Le pouvoir n’a visiblement pas l’intention d’ouvrir de négociations autour de la plate-forme de revendications que nous avons présentée.» Le coordinateur du Snapest rappelle que le «ministre s’est montré favorable uniquement au sujet du second point de cette plateforme, à savoir le code du travail. Nous serons associés aux discussions qui auront lieu autour de cette question mais le problème principal demeure posé, à savoir la retraite».
Sur ce point, l’Intersyndicale demeure convaincue que la mesure est «non seulement anticonstitutionnelle mais aussi discriminatoire car elle établit une différence nette entre les mesures accordées à certains fonctionnaires, qui bénéficieront ainsi de 100 % de leurs derniers salaires et des fonctionnaires de ce qu’ils considèrent comme étant la basse couche.
C’est inadmissible». Dans ce cadre, notre interlocuteur nous apprend que la collecte de signatures lancée à travers le territoire national pour contrecarrer la loi sur la retraite «connaît un très grand écho non seulement dans le monde des fonctionnaires mais aussi auprès des fonctionnaires du domaine économique, on nous appelle de partout pour savoir où signer cette pétition». D’autres actions seront donc programmées durant la réunion du 4 février prochain. Elles feront suite à une autre série de grèves hebdomadaires observées au cours des mois d’octobre et de novembre derniers. Rappelons, enfin, que l’amendement récemment introduit par le ministre du Travail, lequel prévoit une période transitoire de deux années pour accorder le droit de bénéficier de la retraite aux travailleurs de 58 ans et plus en 2017 et de 59 ans en 2018, a été jugé insuffisant.
R. N.