Les médecins renouent aujourd’hui avec les sit-in

APRÈS LE GEL DE LA GRÈVE

Les médecins renouent aujourd’hui avec les sit-in

Le Soir d’Algérie, 3 avril 2010

Les praticiens de la santé publique renouent ce matin avec la protesta. Première démonstration de force après le gel de la grève, ils prendront part, ce matin, à un sit-in sous la houlette du SNPSP et du SNPSSP.
Nawal Imès – Alger (Le Soir)- Les deux syndicats, contraints après de longues semaines de débrayage à renoncer à la grève, pourront à l’occasion de ce rassemblement prévu au CHU Mustapha, tester le degré de mobilisation de la corporation. Ce sit-in, décidé par l’Intersyndicale SNPSPSNPSSP, se veut une réponse à «l’arbitraire et la répression opposés par l’autorité publique à la grève de la dignité.» Chirurgiens dentistes, pharmaciens et médecins du secteur public «manifesteront pacifiquement leur colère et crieront haut et fort leur attachement à leur plateforme de revendications», indique un communiqué de l’Intersyndicale qui ajoute que les praticiens de la santé publique porteront à l’occasion leurs blouses avec des brassards noirs. En dépit de l’arrêt de la grève, qui avait paralysé le secteur de la santé plusieurs semaines, le bras de fer avec la tutelle est loin de connaître son épilogue. Le département de Barkat, après avoir échoué à établir un véritable dialogue avec les représentants des praticiens, a fini par opter pour la menace de radiation des grévistes. Auparavant, le ministère de la Santé avait saisi la justice qui, sans surprise, a ordonné l’arrêt du mouvement de protestation. Tout en se conformant à cette décision, les praticiens ne comptent pas pour autant abandonner le terrain de la contestation. Ceux du SNPSP avaient, à l’issue de leur conseil national réitéré leur attachement à leur plateforme de revendications et décidé du maintien des rassemblements de protestation ainsi que du port d’un brassard noir en signe de deuil et de colère. Les praticiens avaient également décidé du boycott de toute relation de travail dans le cadre syndical avec le ministère de la Santé jusqu’à l’ouverture de négociations sérieuses et responsables et d’intenter une action en justice contre le ministère de la Santé pour non-respect de procédures en matière de règlement du conflit collectif du travail ainsi que pour diffamation. C’est dire qu’entre les syndicats autonomes, représentant les praticiens de la santé publique et la tutelle, le fossé s’est davantage creusé…
N. I.