Paralysie du transport dans la capitale : Grève surprise à l’ETUSA

Paralysie du transport dans la capitale : Grève surprise à l’ETUSA

par Salah-Eddine K., Le Quotidien d’Oran, 12 novembre 2013

Les usagers de l’entreprise de transport urbain et suburbain d’Alger (ETUSA) ont eu encore à subir les désagréments d’une énième grève déclenchée par les travailleurs de cette même entreprise. Totale paralysie dans tout Alger. La surprise était telle que même l’employeur n’avait pas eu le temps de désigner un personnel (conducteurs et receveurs) pris au sein de la direction même de l’entreprise comme cela a été le cas lors des grèves précédentes qu’a connues cette entreprise. Cette « protestation », c’est ainsi que préfèrent la qualifier les travailleurs concernés, a été décidée seulement la veille et c’est vers les coups de 6 heures du matin qu’elle a été mise à exécution par les travailleurs en dehors de leur syndicat étant donné que le bureau syndical est suspendu, nous ont affirmé des grévistes rassemblés sur les lieux de la station urbaine de la place du 1er Mai.

L’une des causes principales qui a conduit à ce débrayage, explique-t-on, est liée au retard récurrent dans le payement de leurs mensualités, qui revient à chaque fois depuis déjà plusieurs mois. Pour le cas du mois en cours, ce n’est qu’hier que la direction de l’entreprise s’est vue dans la contrainte d’établir des fiches de paie des travailleurs qui leur ont été transmises sur les lieux mêmes de leur regroupement dans les stations de la capitale. « Il faut en arriver jusque-là (la grève) pour que la direction réagisse enfin », indique un travailleur qui arborait sa fiche de paie.

Quant aux revendications des travailleurs, elles se résument en 7 points. Mis à part qu’ils ne tolèrent plus les retards dans le payement de leurs salaires excédant les 3 jours, les grévistes réitèrent la revendication liée à un rappel depuis 2008 et réclament d’autres primes dont celle du panier, de l’expérience, la convention collective, un salaire de base de 18 000 DA. Enfin, les travailleurs de l’ETUSA adressent un appel à la tutelle afin que le transport dans la capitale soit renforcé par de nouveaux bus pour assurer un service public digne de ce nom tout autant qu’ils s’inquiètent des grandes difficultés qu’aura à connaître cette entreprise dans l’immédiat s’il n’y a pas une volonté pour la redresser. Ils craignent un nouveau morcellement de l’entreprise qui l’affaiblirait davantage.