Le ministère et le Cnapeste trouvent un compromis

Réintégration des enseignants radiés

Le ministère et le Cnapeste trouvent un compromis

El Watan, 7 mars 2018

Le ministère de l’Education nationale considère que la demande d’annulation de la décision de radiation est suffisante pour la réintégration des enseignants.

Le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (Cnapeste) et le ministère de l’Education nationale sont parvenus à un compromis permettant la réintégration des enseignants sans déposer de recours. Les mesures de réintégration des enseignants radiés, suite à la grève jugée illégale par la justice, exigeaient des recours signés, introduits par les enseignants dont la décision de radiation a été validée par les services financiers de la Fonction publique.

Le Cnapeste, qui a suspendu sa grève la semaine dernière, estimait que l’introduction des recours «portait atteinte à la dignité» des grévistes appelés ainsi, selon le syndicat, à reconnaître indirectement qu’ils étaient en situation d’abandon de poste et non en grève, conformément à une décision du conseil national du syndicat auquel ils adhèrent. 426 enseignants sur un total de 19 000 enseignants grévistes au niveau national n’ont pas été réintégrés, selon le ministère de l’Education.

Conformément à la législation, Ces enseignants issus de la wilaya de Blida devaient introduire des recours individuels auprès de leurs établissements ou auprès des directions de l’éducation pour leur examen par la commission paritaire, en vue de leur réintégration. «La responsabilité est individuelle.

Si l’enseignant concerné n’introduit pas de recours en son nom personnel, nous serons dans l’incapacité de régulariser sa situation et de le réintégrer dans son poste», avait déclaré la ministre de l’Education, expliquant la raison du refus de la réintégration de ces fonctionnaires. La réintégration des autres enseignants n’a pas nécessité la même procédure, car la décision n’avait pas été validée par les contrôleurs financiers.
Le ministère avait instruit les directeurs de l’éducation ainsi que les chefs d’établissement pour faciliter leur réintégration qui se fait par une demande de recours collective introduite par les directeurs des établissements.

Le cas des enseignants de Blida a donc été soulevé lors de la réunion de conciliation tenue dimanche dernier et a constitué le seul point de blocage des pourparlers entre les syndicats et la tutelle. «Le Cnapeste a refusé que la responsabilité de la radiation soit imputée aux travailleurs, désignés comme étant en situation d’abandon de poste.

La commission mixte installée dimanche a proposé une formule qui puisse être, en même temps, une opposition à la décision de radiation et une demande d’annulation de cette décision et permet de débloquer ainsi le processus de réintégration», souligne le porte-parole du Cnapeste. «Ces enseignants issus de la wilaya de Blida ont fait grève suite à l’appel du Cnapeste, et doivent être réintégrés au même titre que les autres enseignants du pays. Le ministère de l’Education est responsable de la radiation de ces enseignants.

Le Cnapeste considère que la formule proposée par la commission permet de corriger cette erreur et de mettre fin à la crise déclenchée par ces mesures. C’est un compromis qui permet de répondre à la condition de la tutelle sans porter atteinte à la dignité ni à l’intérêt des enseignants», souligne le même syndicaliste. Contactés hier, les services du ministère de l’Education considèrent que «cette demande d’annulation de la décision de radiation est suffisante pour la réintégration des enseignants».

Fatima Arab