La résistance des élus du FLN, du FFS et du PT complique la situation

Alors que le gouvernement s’oriente vers la dissolution des Assemblées élues en Kabylie

La résistance des élus du FLN, du FFS et du PT complique la situation

Par Abdelkrim Ghezali, La Tribune, Samedi 16 avril 2005

Au moment où le gouvernement s’est engagé, lors du dialogue avec les représentants des arouch, à mettre en œuvre la plate-forme d’El Kseur et ses incidences, notamment la dissolution des Assemblées élues, le FFS, le PT et les élus FLN de Béjaïa font bloc pour s’opposer à cette alternative considérée comme illégale par ses détracteurs. Cette résistance et cette opposition semblent s’amplifier à l’approche du double anniversaire du Printemps amazigh de 1980 et des événements douloureux du printemps noir de 2001. Dans une «lettre de mise en garde» signée par le premier secrétaire du FFS et rendue publique hier, le parti d’Aït Ahmed s’en prend au pouvoir et à la structure des arouch qui constitue pour lui «l’instrument à partir duquel le pouvoir entretient le climat de peur et de lassitude». Pour le FFS, «la conclusion d’un accord portant sur la dissolution des assemblées locales dans cette région [Kabylie, ndlr] est la meilleure démonstration que l’épisode du printemps noir n’est pas une simple opération ponctuelle de manipulation.» A ce titre, le premier secrétaire du FFS estime que, «devant les risques d’une relance irrémédiable de la violence, le Front des forces socialistes met en garde les autorités du pays contre toute tentative de dissolution des assemblées locales, pouvant provoquer des conséquences incalculables, et dont la seule responsabilité incombera au pouvoir». Le FFS lance cette mise en garde alors que les préparatifs de la célébration du double anniversaire du Printemps amazigh et du printemps noir vont bon train dans toute la Kabylie. Le mouvement des citoyens a perdu de ses forces et a éclaté en un spectre de tendances variées et divisées. Le dialogue engagé par la tendance d’Abrika avec le gouvernement et les accords conclus trouvent une résistance au sein de ces structures. Les élus FLN de Béjaïa et le PT s’opposent aussi à la dissolution des APC et des APW, estimant que les autorités publiques sont en train de céder à un «chantage» exercé par des structures non représentatives. Un bras de fer est en train de se dessiner en Kabylie alors que la position des populations sur le devenir des assemblées locales n’est pas connue.

A. G.