Des émeutes à El-Hamri

Suite au décès de trois femmes :

Des émeutes à El-Hamri

par Ziad Salah, Le Jeune Indépendant, 29 novembre 2007

Une émeute à 24 heures d’un rendez-vous électoral, voilà qui n’arrange pas les affaires de l’exécutif de la wilaya d’Oran. Qui plus est cette explosion de colère a eu lieu à El-Hamri, un quartier dont le nom va de pair avec celui de la ville.

Ainsi, les jeunes de ce quartier ont, dès les premières heures de la matinée, investi le prolongement du boulevard Ahmed-Ben Abderezak, empêchant la circulation sur un axe routier très important. La révolte de ces personnes est intervenue suite au décès de trois femmes d’une même famille, après l’effondrement de leur habitation vers 5h30.

Il s’agit d’une mère âgée de 63 ans et de ses deux filles. Dès le réveil, les jeunes de ce quartier, se sentant abandonnés par l’Etat, ont commencé à se regrouper. L’arrivée de la brigade anti-émeute sur les lieux n’a fait qu’exacerber l’impatience des jeunes.

Certains parmi eux ne se sont pas empêchés de jeter des projectiles sur les éléments des forces de l’ordre. Des adultes, notamment des femmes, se sont interposés entre les émeutiers et les policiers et ont réussi plus au moins à contenir la colère des jeunes.

Mais la situation demeure extrêmement tendue. Certains parlent d’une marche qui aura lieu dès l’enterrement des victimes de ce sinistre. On retiendra que plusieurs jeunes ont scandé à l’adresse des journalistes sur place : «Dites-leur qu’El-Hamri a déjà voté.» Pour calmer les esprits, le chef de la daïra d’Oran a été aperçu sur place avec deux responsables de l’APC.

Ils ont promis de prendre en charge l’enterrement des trois victimes, d’une part, et d’inspecter toutes les bâtisses menaçant ruine dans le but de prendre les mesures appropriées d’urgence, d’autre part. Evidemment, les occupants de ces habitations ne croient plus aux promesses puisqu’ils sont tous détenteurs de documents fournis par la Protection civile confirmant l’état de ce qui leur sert de logement.

D’autre part, les trois morts d’hier s’ajoutent à une quatrième, une femme ensevelie sous les décombres de son gourbi au quartier Chaulet, au nord-est de la ville. Z. S.