Réunion des élus du FFS à Alger aujourd’hui

RÉUNION DES ÉLUS DU FFS À ALGER AUJOURD’HUI

La base propose, la direction dispose

L’Expression, 21 juillet 2005

Ce sera seulement aujourd’hui qu’ils auront à trancher en présence de la direction nationale.

Les élus du FFS se réunissent aujourd’hui à Alger au siège national du parti pour examiner les actions à mener en vue de la protesta contre la décision du pouvoir concernant la dissolution des assemblées locales de Kabylie. Selon nos sources, les élus du FFS ont eu à proposer, au niveau des fédérations, diverses possibilités d’actions. Ce sera seulement aujourd’hui qu’ils auront à trancher en présence de la direction nationale sur cette protesta qui a d’ores et déjà commencé au niveau de la fédération de Béjaïa. En effet, alors que plusieurs actions sont menées par la fédération de Béjaïa et que d’autres s’apprêtent à lui emboîter le pas, il se dit ici et là que «certains élus pourraient demander à la direction du FFS d’avoir à retirer tous les élus de ce parti des assemblées à l’échelle nationale». Pour nos sources qui sont assez proches du conseil national du FFS, «le parti est ciblé par le pouvoir qui veut si possible l’éliminer de la scène politique, ce qui évidemment est loin de pouvoir se faire tant le FFS est ancré au sein des populations qui savent qui est qui!» Par ailleurs et aussi bien à Béjaïa qu’à Bouira, Boumerdès qu’à Tizi-Ouzou, le RND, parti du chef du gouvernement aidé par l’aile dialoguiste des archs met les bouchées doubles en vue de récupérer le plus de sièges possible durant la consultation électorale annoncée dans la région. Alors que les élus du FFS pensent que le RND est fidèle à sa pratique en entrant par effraction dans une campagne avant l’heure, les élus du FLN n’en pensent pas moins et certains citoyens semblent, assez amusés et d’autres ennuyés par ces pratiques. Ainsi par exemple et à Tizi-Ouzou «les cadres de ce parti, responsables en tête, sont partis à la collecte des promesses de voix jusque dans les cellules des prisons», diront certains observateurs qui expliquent ainsi la dernière visite à la maison d’arrêt de la ville par une équipe féminine de ce parti. Le RCD, qui joue quant à lui une autre carte en privilégiant les rencontres directes avec les citoyens, ne veut rien communiquer sur ce sujet. Il reste les partis islamistes qui veulent bien s’insérer, semble-t-il en vain, sur la scène régionale. La population quant à elle suit tout cela d’un regard assez serein et semble donner rendez-vous à tout ce beau monde devant l’urne. Comme on l’a déjà écrit dans ces colonnes, les électeurs de Kabylie seront, si les choses restent en l’état, les grands absents de ces partielles. A moins que les indépendants, mais véritablement indépendants, ne se décident à entrer en scène ce qui risque de changer la donne. Pour l’heure, il semble qu’il faille attendre la réunion des élus du FFS qui auront ainsi à décider des suites à donner à la décision du gouvernement, renforcée par le conseil des ministres. La protesta que s’apprête à lancer le FFS, sera, a-t-on appris auprès de certaines sources, «assez soutenue et risque fort de déborder sur la scène internationale». D’ores et déjà, le FFS semble vouloir toucher aussi bien les représentants de l’ONU que ceux du Parlement européen en Algérie ainsi que les diverses ONG internationales.
Décidément, le bras de fer entre le pouvoir et le plus vieux parti d’opposition ne connaîtra pas, semble-t-il son épilogue.

A. SAÏD