Emeutes de Daksi: 65 personnes devant le juge à Constantine

APRES LES EMEUTES DE DAKSI

65 personnes devant le juge à Constantine

Le Quotidien d’Oran, 28 décembre 2005

Au lendemain d’une journée de lundi très mouvementée à la cité Daksi, à la suite de l’intervention de la brigade de démolition de l’APC de Constantine qui enregistra 13 blessés parmi les agents de l’ordre ainsi que 65 arrestations dont 19 mineurs, la matinée d’hier allait reprendre le même décor.

Mais contrairement à ce que l’on pouvait redouter la situation, au fil des heures, a fini par s’apaiser complètement. Aux environs de 17h, hier, la tension s’est transportée du marché de Daksi, où tout était devenu calme, vers Ziadia où se trouve le tribunal devant lequel devaient comparaître les 65 jeunes arrêtés la veille. Le service d’ordre avait été renforcé pour la circonstance. On constatait la présence de véhicules de la police anti-émeutes, mais rien n’augurait de quelque dérapage puisque les dizaines de personnes agglutinées aux abords du tribunal se comptaient parmi les parents des jeunes arrêtés lors des émeutes.

A 19h, on ne connaissait pas encore le sort qui leur a été réservé. Mais une chose était sûre, les 46 jeunes majeurs étaient déjà passés devant le juge d’instruction, quant aux 19 mineurs, seulement 2 d’entre eux l’ont été, aux environs de 18h. On croit savoir qu’ils étaient âgés de 13 ans à peine et qu’ils devaient être relâchés durant les premières heures de la matinée.

Les marchands de Daksi avaient bel et bien improvisé une marche vers les sièges de la mairie et de la wilaya. Une marche, selon des témoins, qui avait carrément paralysé la circulation principalement au niveau de l’embranchement de Sidi Mabrouk et des «Chalets des Pins». Mais arrivée à l’entrée du pont de Sidi Rached, racontent les mêmes témoins, la procession de jeunes fut vite dispersée. L’on redoutait, en effet, que le scénario de lundi ne se répète. Mais rien de tout cela, les choses ont repris pour ainsi dire leur cours normal, du moins à Daksi, où le calme vers 17h, régnait complètement. On pouvait dire de même au niveau du tribunal de Ziadia où les familles des émeutiers guettaient la moindre information. Le wali de Constantine qui suivait avec attention les développements de cette affaire à partir du siège de l’APW où s’est déroulée la quatrième session de l’Assemblée, s’est montré tranchant sur ce dossier qu’il déclara désormais clos.

Le wali parlera alors de gens qui veulent pêcher en eau trouble. «Nous ne sommes pas ici pour déclarer la guerre aux citoyens», devait dire le premier responsable de la wilaya qui préféra ensuite parler des grands chantiers qui attendent et qui nécessitent toute l’attention des autorités pour aboutir. Le maire Ali Machâar, lui aussi, s’est également exprimé sur le sujet autant que le président de l’Assemblée populaire de wilaya Kamel Bounah. «Nous ne vous demandons pas d’aller de l’avant pour vous dire que nous vous suivrons. Allez de l’avant et nous vous devancerons», déclarait Kamel Bounah en s’adressant publiquement au wali.

Selma B. Et M.S.B