Émeutes à Berrahal prés de Annaba

Émeutes à Berrahal prés de Annaba

L’augmentation de trop !

B. Badis, Liberté, 16 février 2006

Les écoliers ont réagi très violemment aux dernières augmentations décidées par les transporteurs privés. La rocade Annaba-Berrahal est restée coupée à la circulation plusieurs heures hier matin.

L’augmentation des tarifs du transport public de cinq dinars, sur le tronçon Oued Zied-Annaba, décidée unilatéralement par des transporteurs privés a fait réagir, hier, violemment, les populations et surtout les écoliers des localités d’El-Chabbia, Kherraza et Oued El-Nil, situées sur l’axe routier à grande circulation Annaba-Berrahal, ainsi que ceux de la région d’Es-Sarouel, dans la commune d’El-Bouni. Dès qu’ils ont appris la nouvelle aux environs de 7h30, les citoyens de ces localités ont fermé l’autoroute Annaba-Berrahal par des barricades et mis le feu aux pneus au niveau de trois points. L’antenne de l’APC de Kherraza, relevant de la commune d’Oued El-Aneb, a été également saccagée. Les automobilistes ont été obligés de faire un détour de plusieurs kilomètres pour regagner ou quitter la ville de Annaba en direction des wilayas de Skikda et Constantine. Pour les manifestants, l’augmentation des prix n’est que la goutte qui a fait déborder le vase. Certaines de ces cités sont démunies de toute infrastructure pour les jeunes sans compter l’absence de réseau d’alimentation en eau potable. “Chaque jour que Dieu fait et ce, depuis vingt ans, nous sommes obligés de nous approvisionner en eau à partir des puits par des citernes. En plus, ces puits qui échappent à tout contrôle de qualité sont situés à deux kilomètres. Aujourd’hui, de nombreux insuffisants rénaux sont signalés parmi les habitants en raison de la consommation de cette eau, qui n’a jamais fait l’objet d’analyses des services sanitaires”, nous ont déclaré des pères de famille du quartier de l’Écotec de Kherraza. Un tour du côté de ce quartier suffit pour nous édifier sur l’hygiène à voir les mares d’eaux usées d’où se dégage une odeur nauséabonde. Le transport scolaire demeure, depuis des années, le point noir au niveau de ces localités. Les écoliers en général souffrent énormément à longueur d’année en raison surtout du comportement des transporteurs privés qui refusent carrément de transporter les élèves, contraints dans ces conditions d’arriver à l’école souvent en retard. Mieux encore, révèlent les élèves, “notre retard nous cause d’énormes désagréments du fait que les responsables refusent de nous accepter et exigent la présence des parents”. Notons que les chefs de daïra de Berrahal et d’El-Bouni, les P/APC de ces deux communes ainsi que le directeur des transports se sont déplacés sur les lieux pour discuter avec les populations locales. Aux yeux du directeur local des transports, “l’augmentation des prix est illégale”. À ce sujet, le même responsable indique qu’une réunion est programmée avec les transporteurs qui sont appelés à revenir sur leur décision dans l’intérêt de tout le monde.
Et afin de persuader les protestataires de libérer la route, des garanties leur ont été données par les autorités locales quant au règlement des problèmes posés. Des représentants des habitants devraient se réunir prochainement avec les autorités locales pour trouver une solution définitive, notamment au problème du transport scolaire.

B. BADIS