Ali Laskri à Béjaïa : «Il faut retourner au processus démocratique»

Ali Laskri à Béjaïa : «Il faut retourner au processus démocratique»

El Watan, 22 septembre 2012

Ali Laskri, premier secrétaire national du Front des forces socialistes (FFS), sillonne ces jours-ci le territoire national pour assister à l’exécution du quatrième chantier du parti : celui de sa restructuration.

Il était hier à Béjaïa où le congrès fédéral a élu son nouveau secrétaire, en remplacement de Khellaf Farid, démissionnaire du parti dans le sillage de la protestation de la pré et post-législatives du 10 mai dernier. M. Laskri n’a pas fini d’expliquer la participation «tactique» de son parti au dernier scrutin. «Le FFS est en train de reprendre. Nous avons fait des avancées à l’Est et on va le faire aussi à l’Ouest», a-t-il déclaré. «Quand on avait dit que nous allions faire du mouvement dans le statu quo, beaucoup n’y ont pas cru», a-t-il ajouté.
A Oran, selon le représentant de la fédération de cette wilaya, on se réjouit de compter 148 adhérents. A Annaba, on en est à 64. La fédération de Biskra, elle, lutte pour «faire admettre que le FFS est un parti national», explique Yiouani Ismahane, malheureuse tête de liste aux dernières législatives.

Le FFS est engagé dans un processus de renouvellement de ses structures dans 40 wilayas. Le défi est double : prouver qu’il s’en sort indemne de la fronde de mai dernier et tenter de se remobiliser pour les prochaines locales. «Ceux qui touchent aujourd’hui à la ligne politique du Front des forces socialistes se trompent», lance le député Laskri. «Lorsqu’on a dit que notre participation est tactique, c’est pour investir dans la société, mais aussi dans le parti», explique le secrétaire national qui marque la distance du FFS par rapport à la stratégie d’un régime qu’il qualifie de «destructeur et corrupteur».
Mais pour le FFS, il n’y a pas que le chantier de la restructuration. «On doit aller vers le changement. Il faut qu’on retourne au processus démocratique et à la véritable transition», tonne l’orateur.

M. Laskri plaide pour le devoir de vérité et de justice concernant le processus de la réconciliation nationale, promettant que le dossier des disparus sera porté au Parlement par les députés du parti. «Il faut que notre présence au Parlement soit fructifiée par rapport à plusieurs dossiers», dit-il. Le mouvement de colère qui secoue, en ce moment, certains pays arabes sous l’effet de la projection d’un film islamophobe est la résultante d’une provocation, estime-t-il.

«On nous a provoqués en 1991/92 et ils ont réussi à mettre le feu. Ce qui se passe aujourd’hui dans le monde est aussi une provocation», considère le n°2 du FFS qui plaide pour la tolérance, mais aussi pour le respect de la «diversité des religions». «Et il faut que les Algériens s’expriment par rapport à ça pour ne pas revenir à la violence», suggère Ali Laskri qui appelle à répondre aux provocations par «la tolérance et le pacifisme». «Là aussi notre participation tactique va dans ce sens», insiste-t-il.
La lutte contre la corruption et l’informel ? «Des effets d’annonce», estime l’orateur qui vilipende les pouvoirs publics accusés de livrer la Kabylie à l’insécurité et à l’absence de moyens de communication. «C’est très grave. C’est de l’apartheid, du racisme, de la vengeance, et ça continue. Ça suffit !», s’écrie Ali Laskri.
Kamel Medjdoub