Projet de création de l’État de Palestine

Projet de création de l’État de Palestine

El Watan, 3 août 2011

Israël cherche à éviter la démarche de Mahmoud Abbas Israël se dit prêt à négocier avec les Palestiniens sur la base des lignes de 1967, comme l’a préconisé le président américain Barack Obama, afin de les dissuader de demander en septembre l’adhésion d’un Etat de Palestine à l’ONU.

Cette ouverture apparaît au moment où les Palestiniens doivent finaliser lors d’une réunion arabe aujourd’hui et jeudi à Doha la formulation de leur candidature aux Nations unies. «Depuis plusieurs semaines, des efforts sont menés pour relancer le processus de paix et permettre la reprise de pourparlers directs de paix entre Israël et les Palestiniens», a affirmé à l’AFP un responsable israélien qui a requis l’anonymat. «L’idée, c’est que les Palestiniens renoncent à leur projet d’agir unilatéralement à l’ONU, et les efforts consistent à élaborer un cadre permettant de reprendre les discussions», a-t-il ajouté, en précisant que Washington était à l’origine de ces efforts soutenus par le Quartette (Etats-Unis, Russie, Union européenne, ONU).

«Nous parlons du second discours d’Obama, affirmant que la frontière à négocier ne sera pas celle qui prévalait en 1967. C’est un langage dont nous pouvons nous accommoder», a-t-il ajouté, en référence à l’allocution du président américain le 22 mai devant l’AIPAC, le principal lobby pro-Israël aux Etats-Unis. Le négociateur palestinien Saëb Erakat a appelé le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu à «annoncer lui-même au monde et aux médias son accord pour que les frontières de 1967 soient la référence des négociations et pour un arrêt total de la colonisation des territoires palestiniens, y compris à Jérusalem-Est».
Dans le cas contraire, ces déclarations ne seraient que «la continuation du cycle de relations publiques et médiatiques dans lequel Netanyahu est passé maître», a affirmé hier M. Erakat à l’AFP. «Nous avons dit à maintes reprises que les négociations étaient notre premier, deuxième et troisième choix, mais après l’échec du Quartette (le 11 juillet, ndlr) à poser comme bases de négociations l’arrêt de la colonisation et les frontières de 1967 pour l’Etat palestinien, il est trop tard pour les négociations, il n’y a plus de temps, nous allons à l’ONU», a annoncé le 27 juillet le président palestinien, Mahmoud Abbas.

Cité par le Jérusalem Post hier, le Premier ministre israélien a rappelé devant la commission parlementaire des Affaires étrangères et de la Défense que dans son discours M. Obama avait souligné que les deux parties négocieraient «une frontière qui sera différente de celle qui existait le 4 juin 1967». «C’est une formule bien connue de tous ceux qui, depuis une génération, se sont attelés au dossier. Elle permet aux parties de prendre en compte les changements survenus en 44 ans, y compris les nouvelles réalités démographiques sur le terrain et les besoins respectifs des deux bords», a-t-il ajouté en référence aux blocs de colonies qu’Israël compte annexer en cas d’accord de paix.
Les frontières d’avant juin 1967 englobent la totalité de la Cisjordanie, de Jérusalem-Est et de la bande de Ghaza. M. Netanyahu, cité par le journal, a en outre réitéré son exigence d’une reconnaissance d’Israël comme «Etat du peuple juif», catégoriquement rejetée par les Palestiniens. Selon la radio publique israélienne, M. Netanyahu s’est concerté avec le chef du Conseil national de sécurité, Yaakov Amidror, avant de se résoudre à accepter la formule énoncée le 19 mai par M. Obama comme base des pourparlers. Faute de perspective sérieuse de reprise des négociations de paix avec Israël, enlisées depuis dix mois, les Palestiniens comptent demander à l’ONU l’admission d’un Etat de Palestine lors de l’Assemblée générale annuelle des Nations unies en septembre.
Selim Saheb Ettaba