Mali: La France et l’UA encouragent le dialogue

MALI

La France et l’UA encouragent le dialogue

Le Soir d’Algérie, 17 novembre 2012

La France fait pression sur les autorités maliennes pour qu’elles amorcent le dialogue avec les représentants des populations du Nord du Mali. De son côté, l’Union africaine (UA) a exhorté les dirigeants maliens à s’engager activement dans la voie du dialogue. Pendant ce temps-là, le médiateur dans la crise malienne, le président Burkinabé, Blaise Comparé, réunit ensemble deux délégations d’Ansar Dine et du MNLA.
Sofiane Aït Iflis – Alger (Le Soir) – Convergence, donc, pour instituer un dialogue inter-malien avant que n’entrent en action les troupes de la Cédéao qui n’attendent que le feu vert du Conseil de sécurité de l’ONU. Cet investissement dans l’effort du dialogue auquel se range même la France, présentée jusque-là comme le plus «va-t-en guerre» des pays occidentaux, a découlé de l’attitude d’Ansar Dine qui, soumis à la pression, a fini par renoncer à ses prétentions premières. Jeudi, donc, le président François Hollande s’est entretenu avec le président malien Dioncounda Traoré auquel il a demandé, selon un communiqué de l’Elysée, «une intensification du dialogue» avec «les représentants des populations du Nord qui rejettent le terrorisme». La France, cependant, ne se rend pas à cette résolution d’appuyer le dialogue politique en abandonnant l’option d’intervention militaire, processus parvenu à son avant-dernière étape après l’adoption par l’Union africaine du projet de la Cédéao. «L’accélération de ce dialogue doit accompagner la progression des efforts africains», a insisté François Hollande auprès du président malien. Au cours de la conversation téléphonique, le président français a également «confirmé à M. Traoré la volonté de la France qu’une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies puisse être adoptée avant la fin de l’année pour autoriser le déploiement d’une force africaine au Mali, ainsi que le demande explicitement la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et l’Union Africaine». Pareillement à la France, l’Union africaine tente d’élargir la brèche pour la conduite d’un dialogue entre le pouvoir de Bamako et les mouvements, les terroristes non compris, qui contrôlent le Nord du Mali. La déclaration mercredi d’Ansar Dine qui s’est dit prêt à s’engager dans le dialogue pour «se débarrasser du terrorisme et des mouvements étrangers» a été pour beaucoup dans cet exercice d’influence sur les autorités de transition maliennes pour qu’elles ne se braquent pas exclusivement sur l’intervention militaire. Le président Burkinabé, Blaise Compaoré, en sa qualité de médiateur dans la crise malienne, a réuni, hier vendredi, les délégations d’Ansar Dine et du MNLA. C’est la première fois que les deux mouvements, l’un extrémiste religieux et l’autre indépendantiste laïque, sont réunis ensemble. Blaise Compaoré tentera de faire converger les deux mouvements vers de communes revendications à négocier avec le pouvoir central de Bamako. L’intensification des efforts pour l’institution d’un dialogue inter-malien rejoint la feuille de route défendue par l’Algérie et qui consiste à décanter entre mouvements nationalistes et groupes terroristes, avant que ne s’opère l’intervention militaire. Cette dernière, appuyée par l’Algérie dans le cadre de l’Union africaine, devra ne viser que les groupes terroristes.
S. A. I.