Bamako : la Cédéao favorable au dialogue avec Ançar Eddine

Bamako : la Cédéao favorable au dialogue avec Ançar Eddine

El Watan, 31 octobre 2012

Voilà une déclaration qui fera certainement plaisir aux autorités algériennes, elles, qui tentent depuis plusieurs semaines de convaincre la communauté internationale de la nécessité d’impliquer le groupe rebelle touareg Ançar Eddine (défenseurs de l’islam) dans le règlement du volet politique de la crise du Nord malien.

Le représentant de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) à Bamako, Abdou Cheick Touré, a estimé en effet qu’il était normal de parler avec le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) et Ançar Eddine.
«Ce sont des Maliens : il faut voir s’ils sont d’accord pour revenir au sein de la République, pour abandonner les idées sécessionnistes, pour faire la paix, pour abandonner les autres groupes criminels», a ajouté M. Touré qui se trouve actuellement dans la capitale malienne en compagnie d’experts africains (algériens, y compris), européens et onusiens pour mettre au point le «concept d’opération» d’une intervention armée dans le nord du Mali.

L’aveu du présentant de la Cédéao est assez surprenant dans la mesure où l’organisation ouest-africaine était jusque-là d’accord avec la France sur la nécessité de considérer Ançar Eddine comme une cible à abattre au même titre que les groupes terroristes qui se revendiquent d’AQMI et qui sévissent dans l’Azawad. La raison soutenue est que celui-ci n’a pas voulu se démarquer d’Al Qaîda au Maghreb islamique (AQMI). Le fléchissement de la Cédéao sur cette question pourrait ainsi vouloir dire que Paris a, in fine, accepté de reconsidérer le statut du groupe dirigé par Iyad Ag Ghali. Le Conseil de sécurité de l’ONU a, rappelle-t-on, adopté le 12 octobre une résolution préparant le déploiement d’une force ouest-africaine de quelque 3000 hommes au Mali, soutenue sur le plan logistique par la France et les Etats-Unis, donnant jusqu’au 26 novembre à la Cédéao pour préciser ses plans. Des représentants de la Cédéao, de l’Union africaine (UA), d’Algérie, de l’Union européenne (UE) et des Nations unies vont, mentionne-t-on, plancher jusqu’à dimanche sur ce plan qui sera présenté à l’ONU fin novembre.

Cette rencontre d’harmonisation permettra de déboucher sur des propositions concrètes pour libérer le nord de notre pays. Parmi ces propositions, doit figurer la remise à niveau de l’armée malienne qui ne devrait pas dépasser deux à trois mois. L’ancien chef de la transition en Guinée, le général Sékouba Konaté, chargé par l’UA de rendre opérationnelle la future force ouest-africaine au Mali, est attendu à Bamako avant le 4 novembre pour participer à cette rencontre d’experts.

Zine Cherfaoui