Nouvelle initiative du «Partenariat de Deauville» en faveur des pays du «printemps arabe»

Nouvelle initiative du «Partenariat de Deauville» en faveur des pays du «printemps arabe»

Boualem Alami , Maghreb Emergent, 22 Avril 2012

Une nouvelle initiative a été lancée par les pays du G20 et leurs alliés en faveur de pays arabes qui ont fait leur révolution. L’aide annoncée en marge des réunions du FMI et de la banque Mondiale, et décidée par le « Partenariat de Deauville », vise notamment à offrir des facilités pour permettre aux pays concernés d’accéder à des financements susceptibles de contribuer à booster leur croissance.

Le « Partenariat de Deauville » a annoncé, dimanche, deux nouveaux programmes pour aider les pays arabes en transition à booster leur croissance économique. L’annonce a été faite à Washington, en marge de réunions de printemps du FMI et de la Banque Mondiale.

L’initiative connue sous le générique de « Partenariat de Deauville » avait été lancée par les pays du G20 à l’issue du sommet de Deauville, pour aider les pays arabes qui avaient vécu leur révolution. L’instabilité avait ébranlé l’économie de ces pays, particulièrement ceux qui dépendaient du tourisme, comme la Tunisie et l’Egypte.

Les nouvelles mesures décidées par le « Partenariat de Deauville » visent à aider ces deux pays, ainsi que le Maroc, la Libye, et la Jordanie, à accéder aux marchés financiers pour accélérer leur développement. « L’initiative pour l’accès aux marchés de capitaux » représente une « source de financement supplémentaire importante, et un complément à nos précédents engagements pour aider ces pays à regagner l’accès aux marchés des capitaux afin d’accélérer le développement et ouvrir la porte à d’éventuels investissements dans la région », indique un communiqué des pays membres du Partenariat de Deauville.

Les membres de ce groupement ont également convenu d’examiner la mise œuvre d’un nouveau « Fonds de transition », qui apporterait « dons, assistance technique, échange de connaissances pour aider les pays concernés à renforcer leurs institutions, développer et mettre en œuvre des réformes conçues localement », ajoute ce communiqué.

Le partenariat, mis en place, dans un premier temps, par les Etats-Unis, la France et la Grande Bretagne, vise, selon ses initiateurs à « soutenir la transformation politique et économique en Tunisie, en Egypte, en Jordanie et au Maroc ». Depuis, il compte cinq nouveaux membres, outre ceux du G8 : le Koweït, Qatar, l’Arabie Saoudite, la Turquie et les Émirats Arabes Uni.

Quelques 38 milliards de dollars seront dégagés, notamment par le FMI, le G8 et la Banque Africaine de Développement (BAD) pour appuyer les efforts de réforme dans les pays en question.

Printemps politique, catastrophe économique

Le printemps arabe avait touché des pays relativement pauvres en ressources financières, à l’exception de la Libye. Il avait provoqué la chute des présidents tunisien Zine El-Abidine Ben Ali, et égyptien Hosni Moubarak, et la mort du guide libyen Maammar Kadhafi. Le chef de l’état yéménite Ali Abdelaah Salah avait négocié sa sortie, alors que le Maroc, touché à la périphérie, a adopté une nouvelle constitution pour prévenir toute déstabilisation. Le Yémen et la Libye n’ont toutefois pas encore été intégrés dans la liste des pays devant bénéficier du « Partenariat de Deauville ».

Conséquence directe du printemps arabe, l’Egypte avait eu, en 2011, une croissance d’à peine un pour cent, contre 5,1 pour cent en 2010, selon des chiffres rendus publics par le FMI. La situation est encore plus grave en Tunisie, qui a connu une croissance nulle en 2011, et en Libye, où la guerre civile a déstructuré l’économie, détruit les infrastructures, et où le changement de régime a fait disparaitre des sommes encore inconnues détenues par les proches de Kadhafi.