La prière de l’Absent pour Saddam dans les mosquées algériennes

Elle a été effectuée, hier

La prière de l’Absent pour Saddam dans les mosquées algériennes

Par : Rédaction de Liberte, 3 janvier 2007

Selon la Radio nationale, c’est le ministère des Affaires religieuses qui a donné des instructions pour que soit dite cette prière dans les mosquées du territoire national.

La prière de l’Absent a été prononcée, hier, dans les différentes mosquées du pays à la mémoire de l’ancien président irakien, Saddam Hussein, pendu samedi dernier à l’aube, alors que les pays musulmans s’apprêtaient à célébrer l’Aïd el-Adha, marquant la fin du pèlerinage à La Mecque. Selon la Radio nationale, le ministère des Affaires religieuses a donné des instructions pour que soit dite la prière de l’Absent dans les mosquées du territoire national pour le repos de l’âme du défunt chef d’État irakien. À la Grande-Mosquée d’Alger, cette prière a été dite en présence de nombreux fidèles. Les Algériens ont tenu ainsi à exprimer leur totale indignation face à un acte ignoble exécuté au premier jour de l’Aïd el-Adha, fête sacrée chez les musulmans, traditionnellement consacrée au pardon. Les fidèles ont imploré Dieu d’accorder Sa Miséricorde au défunt, mort en récitant la chahada, la profession de foi musulmane, selon la vidéo de l’exécution de l’ancien président irakien, diffusée sur Internet. Au lendemain de la mort de l’ancien président irakien, condamné pour le massacre de 148 villageois chiites durant les années 1980, en représailles à un attentat manqué contre un convoi présidentiel, l’Algérie avait exprimé ses regrets pour son exécution le jour de l’Aïd el-Adha.
Dans une déclaration, le gouvernement a estimé que la culpabilité du président déchu “a été établie par un jugement des hommes dans des circonstances et dans un contexte faisant l’objet d’appréciations antagonistes et de positions polarisées”.
Selon le gouvernement, Saddam Hussein “fait prisonnier de guerre, a été exécuté suite à une condamnation à mort pour des actes relevant de ses activités à la tête de l’État irakien”. L’Algérie a également souligné que “cet événement et les actions de l’ancien chef de l’État irakien relèvent désormais du jugement de l’histoire et l’évaluation de sa vie appartient au jugement de Dieu”.
Depuis le renversement du régime de Saddam Hussein en avril 2003, l’Algérie a toujours fait part de son souci de voir l’Irak marquer le retour à la stabilité. Elle a également milité en faveur de la mise en place d’un échéancier pour le retrait des troupes américaines.

R. B.


communiqué de la fondation du 8-Mai-1945

Par : Rédaction de Liberte

La Fondation du 8-Mai-1945 a enregistré avec consternation et révolte l’exécution par pendaison de l’ancien président irakien, Saddam Hussein. La rapidité de son exécution, après un procès entaché par l’assassinat de 3 de ses avocats et le parti pris affiché par ses juges, bien entendu aux ordres, traduit la volonté de vengeance de ses détracteurs irakiens et arabes et de leurs commanditaires américains. La détermination criminelle de détruire l’Irak dans sa configuration actuelle transparaît clairement dans cette machination diabolique.
Cette mise à mort est une insulte et une expression manifeste et volontaire de mépris à l’endroit des peuples musulmans et arabes car elle intervient le jour de l’Aïd, fête du pardon et du sacrifice, symbole de paix et d’apaisement. C’est une atteinte voulue à leur dignité et à celle des hommes épris de liberté et de justice à travers le monde, à la veille de ce jour du Nouvel an (trêve des confiseurs).
Elle est une démonstration excluant toute équivoque, de l’existence de deux justices, selon l’appartenance ethnique, religieuse… ou continentale. Les massacres et les génocides perpétrés en Palestine, au Liban, dans de nombreux pays de l’hémisphère sud, notamment en Afrique, les crimes contre l’humanité du colonialisme et du néo-colonialisme, ont-ils fait l’objet de jugement et de condamnation de leurs auteurs ?
Quel qu’ait été le comportement du président Saddam Hussein, il appartient au seul peuple irakien de se prononcer, au besoin sur son sort, en toute souveraineté et loin des pressions étrangères.
Le comportement des dirigeants des pays arabes, dans leur quasi-totalité, suscite honte et colère. Il constitue une preuve supplémentaire et irréfragable de leur soumission et de l’existence d’un grand fossé qui les sépare de leurs peuples respectifs.
Qu’ils sachent que leur silence complice et la peur ne les préserveront nullement des menaces extérieures, sans minimiser celles intérieures, l’hégémonisme du monde unipolaire et du nouvel ordre mondial ne souffre d’aucun état d’âme lorsqu’il est question d’intérêts économiques, géopolitiques et/ou géostratégiques.
La Fondation du 8-Mai-1945, fidèle aux principes ayant présidé à sa création, dénonce et condamne avec vigueur l’acte odieux de l’assassinat du président Saddam Hussein et exprime sa solidarité au peuple irakien frère. Le président Saddam Hussein s’est montré digne jusqu’à son dernier souffle.
Il entrera dans l’histoire par la grande porte, comme un martyr et un exemple de dignité et de patriotisme, quels que soient les jugements des uns et des autres sur sa conduite et sa gestion des affaires de son pays.

Le secrétaire général :
AOULI MAKHLOUF