Dure épreuve pour le FFS

CONSENSUS NATIONAL

Dure épreuve pour le FFS

Le Soir d’Algérie, 2 novembre 2014

Il la voulait pourtant blanche, mais le FFS voit sa feuille vierge se «noircir» de «prudence» et de «préalables», au gré de ses rencontres avec la classe politique, les personnalités nationales et les acteurs syndicaux et associatifs représentatifs.
M. Kebci – Alger (Le Soir) – Le FFS a bouclé, hier, samedi, sa seconde série des consultations autour de son projet de conférence nationale portant reconstruction du consensus national.
Pour ce faire, la direction nationale du vieux front de l’opposition a eu pas moins de 13 rencontres avec sept chefs de partis (FLN, RND, MSP, PT, MPA, Front du Changement et Front El Moustaqbal), deux personnalités nationales, les ex-chefs de gouvernement Ali Benflis et Mouloud Hamrouche, et des entités syndicales et associatives (Cnapest, Unpef, Snapap et LADDH).
Des entrevues lors desquelles les Mohand-Amokrane Chérifi, Ali Laskri, membres de l’instance présidentielle ou encore Mohamed Nebbou, premier secrétaire national du parti, qui ont eu à diriger la délégation, ont eu à présenter le projet de conférence nationale portant consensus national. Le trio n’a eu de cesse de ressasser à ses interlocuteurs le rôle de «facilitateur» du front, venu avec seulement une «feuille blanche», sans aucun «préalable», pour une démarche qui se veut «inclusive et neutre», avec comme finalité la sauvegarde de la cohésion et la souveraineté nationales, ainsi que l’édification d’institutions fortes et un développement économique durable et trouver une issue pacifique à la crise nationale.
Sauf qu’au fil de ces entrevues, la direction nationale du FFS assiste au «noircissement» de sa feuille blanche à coup de préalables et de conditions similaires des partis du pouvoir et de la prudence et du refus poli de pairs de l’opposition.
Les premiers réfutant logiquement le concept de crise, eux qui se disent disponibles à discuter de tout, sauf de la légitimité des institutions du pays, notamment la présidence de la République qui «n’est pas discutable», comme l’ont martelé successivement les secrétaires généraux du FLN, du RND, du MPA. Ceci au moment où, à l’opposé, les Benflis et autre Abderrezak Mokri ont signifié leur fidélité à l’option de la transition démocratique alors que la CNLTD (Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique) fait plus que décliner l’offre du FFS. Elle y voit une opération de «sous-traitance» au profit du pouvoir qui, «après l’échec du semblant de consultations sur la Constitution, dont les résultats ne sont pas connus à nos jours, persiste par des procédés détournés de tenter d’attirer la classe politique consciente aux nouvelles consultations qu’il a lancées ces derniers temps», écrit-elle dans un communiqué, sanctionnant un sommet tenu le surlendemain de l’entame des consultations par le FFS.
Que fera le FFS après avoir discuté avec le pouvoir via sa façade partisane (FLN, RND, MPA,..) et le gros de l’opposition si l’on excepte, bien entendu, le RCD, Nahda, FJD, Jil Jadid, qui se sont déjà exprimés à travers la CNLTD?. Poursuivra-t-il ses concertations avec ces partis-alibi qui garnissent cycliquement la scène nationale?
Certes, le vieux front de l’opposition n’est qu’aux contacts préliminaires, et de ce fait, il peut nourrir l’espoir de pouvoir «arrondir» les angles lors des prochaines entrevues. Mais au vu des positions inflexibles des uns et des autres, la mission s’avère laborieuse, voire impossible et à ce stade, le FFS aura tout le loisir de s’en laver les mains, se considérant au-dessus de la mêlée.
M. K.