La situation au Sahel est devenue plus complexe

Daniel Benjamin. Coordinateur de la lutte antiterroriste au département d’Etat américain

La situation au Sahel est devenue plus complexe

El Watan, 18 novembre 2011

-Vous avez insisté sur le caractère informel de la rencontre. Comment comptez-vous aboutir à des actions concrètes contre le terrorisme avec une structure informelle qui n’engage pas les Etats ?

J’ai dit que l’initiative est informelle parce qu’elle ne repose pas sur un traité ou une quelconque décision onusienne qui engage les Etats. Vous savez qu’au sein des Nations unies, il n’y a toujours pas de consensus sur la définition du terrorisme. Donc, il est inconcevable d’arriver à s’entendre sur un traité ou une stratégie qui pourrait être ratifié par l’ensemble des Etats membres. Des tribunes comme celle du Forum permettent de réunir tout le monde tout en sachant que chacun reste souverain dans sa décision.

-Trois groupes régionaux – le Sahel, la Corne de l’Afrique et le Sud-Est asiatique – ont été créés à la faveur de ce Forum. Ces régions sont-elles devenues la priorité sécuritaire des Etats-Unis ?

Je ne dirais pas cela, mais il y a des opportunités pour renforcer la coopération avec ces régions, quand bien même il y a un intérêt particulier pour celles-ci, pas seulement des Etats-Unis, mais de tous les membres du Forum.

-Pourquoi avoir attendu jusqu’à ce que les armes libyennes arrivent entre les mains des terroristes pour lancer l’initiative, notamment le groupe Sahel ?

Le lancement du Forum et du groupe de travail consacré au Sahel n’a pas été motivé par la crise libyenne ou la prolifération des armes. Il est vrai que la situation est devenue plus complexe maintenant à la lumière des événements en Libye. Ce qui nous incite à travailler encore plus, notamment au sein de ce groupe Sahel, dans l’objectif immédiat est de trouver des solutions pour lutter efficacement contre la menace terroriste qui pèse sur toute la région.

Salima Tlemçani