G5: Alger maintient sa position

G5: Alger maintient sa position

Abla Chérif, Le Soir d’Algérie, 24 février 2018

En dépit des pressions exercées pour son intégration effective au G5, l’Algérie semble maintenir une position constante. Celle de s’en tenir aux principes de non ingérence et de non-participation à des opérations militaires hors de ses frontières.
Abla Cherif – Alger (Le Soir) -Jeudi, des informations indiquaient qu’elle ne prendrait pas part à la réunion de Bruxelles. Cette dernière s’est déroulée hier en présence des pays membres de l’organisation (Mali, Tchad, Burkina Faso, Niger et Mauritanie) et de plusieurs chefs d’Etat européens. Ces derniers sont impliqués dans une opération d’aide financière devant apporter au G5 le fonds dont il a besoin afin de pouvoir se déployer au Sahel avec des moyens adéquats. Emmanuel Macron s’est mobilisé pour mettre à contribution ses partenaires pour parvenir à réunir un maximum d’argent et espère avancer dans son projet ce vendredi dans la capitale belge. L’Arabie Saoudite, qui a déjà fait don de plusieurs millions d’euros, sera également présente à cette réunion aux côtés de représentants marocains, tunisiens et de pays africains. L’Algérie, qualifiée de «partenaire indispensable» dans le projet de sécurisation du Sahel, n’était pas prévue à cette rencontre. Le pays a fait savoir que ses principes, basés sur des textes officiels (la Constitution) lui interdisaient toute opération militaire hors de ses frontières. Or, le G5 a pour principale mission le déploiement d’une force militaire conjointe africaine chargée de traquer les groupes terroristes qui sévissent dans la zone. Une position qui semble bien embarrasser les Français compte tenu de la position géographique et stratégique de l’Algérie, mais aussi du rôle politique que cette dernière mène auprès des pays africains, le Mali notamment, directement concernés par les actions prévues. Le Président français a, de nombreuses fois, rappelé ce fait en mettant l’accent sur le «rôle indispensable» qu’elle joue au Sahel. Une nouvelle concertation a d’ailleurs eu lieu ces derniers jours entre les deux chefs d’Etat lors d’un entretien téléphonique passé par Emmanuel Macron à son homologue algérien. Il a été confirmé par la présidence de la République algérienne, laquelle a fait savoir que l’échange a porté sur la situation au Mali et en Libye. La même source indique, par ailleurs, que l’entretien a permis «d’examiner les voies et moyens de renforcer davantage la dynamique de coopération algéro-française enclenchée durant le sommet qui a regroupé les deux présidents en décembre dernier». Très peu d’informations ont cependant filtré sur la teneur des discussions ayant porté sur la situation en Libye et au Mali où les Français sont engagés militairement dans le cadre de l’opération Barkhane. Il y a près de deux semaines, le directeur du renseignement militaire français avait indiqué dans une rencontre publique que des contacts avaient lieu avec leurs partenaires algériens.
A. C.