Les sept derniers otages exécutés par les terroristes

Les sept derniers otages exécutés par les terroristes

La fin d’une dure épreuve

El Watan, 20 janvier 2013

Fin dramatique de l’opération de libération des otages détenus à In Amenas, sur une infrastructure de production gazière, depuis mercredi dernier. Ayant senti qu’ils ne pouvaient s’échapper avec les sept derniers otages, ils ont commencé à les exécuter. Les troupes spéciales de l’ANP sont passées à l’action, tuant les onze derniers terroristes. Les sept otages étaient malheureusement déjà tous morts.

Hier matin, la nouvelle est tombée comme un couperet. Les sept derniers otages détenus par la multinationale terroriste islamiste ont été malheureusement exécutés. Les dix heures qui ont suivi l’incendie que les terroristes ont mis à une des canalisations de l’installation gazière ont été très difficiles pour les unités spéciales de l’ANP et leur commandement. En effet, tard dans la nuit de vendredi à samedi, les 11 derniers terroristes, retranchés sur le site gazier, détenaient toujours un groupe d’otages, dont sept étrangers. N’ayant pas réussi à quitter les lieux avec ces derniers, ils tentent de mettre le feu à l’installation. D’immenses flammes s’élèvent vers le ciel, au milieu de la nuit. Grâce aux travailleurs de la base, l’incendie est circonscrit quelques heures plus tard. Les derniers otages algériens sont libérés au petit matin.

Seuls sept étrangers sont maintenus en captivité. Les intentions machiavéliques des terroristes deviennent claires. Exécuter les otages et faire exploser l’usine après. La tension monte. En début de matinée, des coups de feu retentissent. Cela précipite les évènements. La décision de donner l’assaut au dernier refuge est prise. Les tirs durent plus d’une heure avant que les lieux ne soient investis par les éléments des unités spéciales de l’ANP. Une bataille s’ensuit à l’intérieur avant que les armes ne se taisent, dans la matinée, vers 11h. L’heure est au bilan. Les onze terroristes sont abattus, alors que du côté de l’ANP, des sources sécuritaires parlent d’une dizaine de victimes et de nombreux blessés. D’après toujours nos interlocuteurs, les terroristes avaient exécuté les sept otages bien avant l’assaut militaire et tenté de faire exploser le site, en minant certains de ses accès.

En dépit des pertes humaines, le pire vient d’être évité. L’état-major annonce la fin de l’opération militaire à In Amenas, durant laquelle près de 700 travailleurs, dont plus d’une centaine d’étrangers, ont été libérés par l’armée qui a mis hors d’état de nuire les 29 membres du commando terroriste islamiste. Ce dernier est composé d’Egyptiens, Syriens, Tunisiens, Maliens, Nigériens, Mauritaniens, Algériens, un Français et un Canadien qui ont été éliminés. Ils étaient venus avec la ferme intention d’enlever le maximum d’étrangers se trouvant dans la base-vie, et comptant sur la pression internationale, obtenir le feu vert des autorités algériennes pour quitter l’Algérie.
Une fois au Mali, les captifs auraient été utilisés comme monnaie d’échange, comme cela avait été le cas en juillet 2003, lorsque Alger, pressée par les gouvernements allemand, autrichien et suisse, a laissé Abderrazak El Para partir de Djanet avec 16 touristes, après que 16 autres aient été libérés sains et saufs, à Tamanrasset par les forces de sécurité.

Depuis, cette quarantaine de terroristes, qui avaient accompagné El Para au nord du Mali et empoché une rançon de 5 millions d’euros, s’est transformée quelques années plus tard, et grâce à la complicité du régime de Amadou Toumani Touré (le président malien déchu le 22 mars 2012), en une multinationale du crime, de la contrebande et du narcotrafic, dont est issu le groupe qui a attaqué la base gazière d’In Amenas.
Cette fois-ci les troupes de l’ANP ont été intraitables en dépit des pressions de certains Etats qui voulaient internationaliser l’intervention militaire contre les terroristes. Une position qui a pris au dépourvu les terroristes. Ne pouvant plus mener leur mission jusqu’au bout, ils passent à une action suicidaire : exécuter les otages et faire exploser les installations de l’usine.

Salima Tlemçani