Un rapport préconise d’assumer la dimension « arabe-orientale » de la France enflamme la classe politique

Un rapport préconise d’assumer la dimension « arabe-orientale » de la France enflamme la classe politique

Sonia Lyes, TSA, 14 décembre 2013

A deux jours de la visite de Jean-Marc Ayrault, un sujet illustre la difficulté, voire l’impossibilité, pour le gouvernement français de répondre favorablement à la demande récurrente algérienne sur la libre circulation des personnes.

Depuis hier, un simple rapport sur l’immigration et l’intégration enflamme la France. L’opposition de droite va jusqu’à accuser le gouvernement de gauche de chercher à abandonner le modèle républicain français pour instaurer le communautarisme. Comprendre : un communautarisme musulman. Face aux critiques, le gouvernement s’est empressé de se démarquer du rapport. A trois mois des élections municipales, la gauche, en difficulté dans les sondages, ne veut prendre aucun risque.

Que dit le rapport remis au Premier ministre français ? Il préconise de penser la politique d’intégration à la française que tout le monde considère comme un échec. « La France devrait assumer la dimension « arabe-orientale » (comme afro-antillaise, océan indienne, melano-polynésienne ou sud-est asiatique) de son identité et sortir de son attitude post-coloniale », écrivent les rédacteurs. Le rapport propose de lever l’interdiction du port du voile, considérée comme une logique discriminatoire. Il propose d’abandonner le terme intégration et suggère aussi l’instauration d’une journée pour commémorer les apports de toutes les migrations à la société française.

Le rapport préconise aussi une nouvelle manière d’enseigner l’histoire du pays. « L’histoire enseignée se réfère à des figures incarnées qui demeurent très largement de ‘grands hommes’ blancs et hétérosexuels. Il y a donc un enjeu fort à faire évoluer le ‘panthéon’ des figures censées incarner les grands mouvements, les époques et les dynamiques plurielles de la société », écrivent les rédacteurs. Le rapport suggère aussi la création de « nouvelles rues et places de villes et de villages » en écho avec cette histoire des migrations. Un musée des colonisations figure également parmi les propositions.