Algérie-France: à l’heure du pragmatisme

Algérie-France: à l’heure du pragmatisme

par Kharroubi Habib, Le Quotidien d’Oran, 6 décembre 2014

La coopération bilatérale entre l’Algérie et la France a été incontestablement «boostée » par le climat apaisé qui prévaut dans leurs relations depuis l’arrivée de François Hollande à l’Elysée et la visite d’Etat qu’il a effectuée peu après en Algérie.

Les déclarations de satisfaction quant au niveau atteint par cette coopération et sur les résultats qui en découlent à l’avantage des deux parties, que l’on a entendues tant du côté algérien que français à l’occasion de la réunion jeudi de la 2ème session du comité intergouvernemental de haut niveau algéro-français, ont traduit une réalité que les faits confirment. Oui la coopération algéro-française est désormais empreinte de l’esprit du partenariat « gagnant-gagnant » qui lui a tant fait défaut du fait que sa vision sous un angle purement mercantile a longtemps prédominé de l’autre côté de la Méditerranée.

En veillant à ce que cet esprit de partenariat « gagnant-gagnant » soit la règle dans leur coopération, celle-ci parviendra effectivement à l’exemplarité et au niveau stratégique qu’Alger et Paris souhaitent la voir revêtir. Tout les y invite et notamment les contextes délicats auxquels les deux pays sont confrontés. L’Algérie est confrontée à l’urgente nécessité de diversifier son économie nationale en prévision d’un après-pétrole qui autrement serait catastrophique pour le pays. La France est à la recherche de « bouffées d’oxygène » pour la sienne qui peine dans sa confrontation avec d’autres au plan international.

Le partenariat bilatéral « gagnant-gagnant » qu’ils ont commencé à expérimenter est frappé au coin du pragmatisme excluant qu’y soient mêlées à sa mise en place, comme cela fut dans le passé, les considérations forcément bloquantes induites par les controverses mémorielles qui couvent et ressurgissent de temps à autre d’un côté comme de l’autre. Excluant également d’être conditionné par les divergences qu’ont les deux Etats sur des questions de politique internationale. C’est bien ce qui s’emble être la ligne de conduite adoptée par Alger et Paris dans la reconfiguration de leurs rapports.

Au cours de la visite de travail à Paris de Abdelmalek Sellal dans le cadre de la 2ème session du comité intergouvernemental algéro-français, il a été plus que certainement abordé des questions de cette nature. Sans pour autant que le constat probable de la persistance de leurs divergences en la matière n’ait influé sur les travaux de la réunion.

L’exemple que donnent Paris et Alger en mettant en place une coopération qu’ils ne conditionnent pas par le préalable du règlement des questions qui « fâchent » dans leurs relations, démontre qu’il est possible de faire avancer les choses entre les Etats sur une voie gagnante pour chacun d’eux. Il n’est pas impossible à suivre pour l’Algérie et le Maroc entre lesquels tout est bloqué alors que leurs complémentarités les prédisposent à un partenariat et une coopération plus que bénéfiques pour leurs économies nationales respectives.