Ghlamallah: La campagne électorale interdite dans les mosquées

Ghlamallah: La campagne électorale interdite dans les mosquées

par S. C., Le Quotidien d’Oran, 23 janvier 2012

Bouabdallah Ghlamallah, le ministre des Affaires religieuses et du Wakf, a souligné hier sur les ondes de la radio nationale que «la campagne électorale est interdite dans la mosquée car elle constitue une atteinte flagrante à cette enceinte».

Le ministre a expliqué que «cela est dû au fait des débats et querelles qui caractérisent ce genre de campagnes et c’est ce que nous ne tolérerons jamais». Dans ce contexte, M. Ghlamallah a précisé que son département ministériel veille à l’interdiction de ce genre de comportements dans toutes les mosquées du pays «en prenant des mesures juridiques pour éviter que les mosquées ne se transforment en tribunes électorales ou en porte-voix de partis». Le ministre a estimé que «l’imam est le seul habilité à prêcher dans la mosquée et que nul n’a le droit de s’exprimer au sein de la mosquée sans l’autorisation de l’imam, qui est le seul responsable de tout ce qui se dit à l’intérieur de cette enceinte». Le même responsable a démenti que son département aurait donné des instructions aux imams visant à inciter les citoyens dans les prêches à aller voter lors des prochaines législatives, mais sans, toutefois, écarter que les imams n’évoquent ce sujet dans leurs prêches d’autant plus que le vote reste un acte de responsabilité et de citoyenneté qui sont des préceptes de l’islam. Dans le même sens, il a rappelé le rôle de l’imam qui consiste à sensibiliser les citoyens à l’importance de se diriger aux bureaux de vote pour accomplir le devoir électoral sans toutefois les orienter vers une liste précise et que l’imam ne doit avoir aucune appartenance politique pour qu’il accomplisse sa mission pleinement.

Par ailleurs, le ministre a révélé que «quelque 7 églises activent dans la clandestinité à travers le territoire national». De ce fait, a précisé M. Ghlamallah, «le ministère a adressé des correspondances à ces églises pour régulariser leur situation et pouvoir pratiquer leur culte conformément au cadre juridique défini par la loi algérienne relative à ce domaine». A une question sur le nombre d’églises activant en Algérie, le ministre a indiqué qu’il n’y a pas «de chiffre exact mais elles sont minimes». Concernant la conversion, le ministre a fait savoir que durant l’année passée, quelque 150 personnes étrangères se sont converties à l’islam en Algérie alors que 50 Algériens ont embrassé le christianisme, avant de se reconvertir à l’islam pour la plupart. Il a rappelé que «les personnes converties au christianisme ne seront pas jugées, car la loi algérienne consacre la liberté de culte».

Abordant la question du Fonds de la zakat, M. Ghlamallah a exprimé son insatisfaction quant au bilan qu’il a qualifié «d’insuffisant et qui ne reflète pas la réalité des riches en Algérie». Selon lui, «cette abstention de donner l’aumône au profit du Fonds de la zakat s’explique par leur ignorance de la méthode de sa distribution, alors que les donateurs sont chargés eux-mêmes de l’opération de distribution de ces fonds aux nécessiteux». A ce sujet et dans le but de gérer judicieusement ce fonds, M. Ghlamallah a révélé que son département élaborait en collaboration avec des experts en économie et en finances des universités du pays, un projet de création d’une entreprise spécialisée.