Le FFS affirme avoir été victime d’une spoliation des suffrages

Le FFS affirme avoir été victime d’une spoliation des suffrages

«La majorité FLN ne favorisera pas la transition vers la démocratie»

El Watan, 19 mai 2012

Selon le FFS, les forces politiques du pays doivent, à l’occasion des échéances électorales à venir, déployer plus d’efforts pour imposer
le contrôle du processus électoral à toutes les étapes, en particulier au moment de l’établissement des procès-verbaux des résultats.

Le Front des forces socialistes (FFS) semble opter pour le non-boycott de l’ouverture de l’Assemblée nationale, contrairement à l’appel lancé par les autres partis, surtout islamistes, dénonçant la répartition des sièges suite à la dernière élection législative. Selon une déclaration rendue publique hier, le FFS réaffirme, tout en dénonçant la majorité FLN non représentative, être en phase avec sa démarche de participation aux élections non dans une logique de nombre de sièges à acquérir, mais dans une stratégie globale de réhabilitation de l’action politique.

«Le dispositif électoral mis en place par le pouvoir a fait échec au scénario de la polarisation du champ politique en islamistes/anti-islamistes. Il reste que la production d’une majorité FLN non représentative ne favorisera pas la transition vers la démocratie et ne modifie pas de façon significative les donnes politiques dans le pays» note le parti d’opposition dans sa déclaration sanctionnant la réunion, hier, des membres du secrétariat national avec les têtes de liste, qui avait pour ordre du jour l’évaluation du dispositif électoral et l’analyse de la situation politique du pays afin de définir «les priorités du parti sur les plans politique et organisationnel».

Le FFS estime qu’«amorcer un processus de transition suppose une conduite plus cohérente de la part des forces politiques. Elles se devraient de faire de la réhabilitation du politique la priorité. L’objectif politique du FFS, depuis sa fondation, est de réhabiliter le politique comme mode de gestion et de résolution pacifique des conflits». Dans son analyse des joutes électorales passées et face à «l’état de démobilisation, de démoralisation et de dépolitisation de la société», le FFS préconise que «le rétablissement de la confiance dans le politique est une condition sine qua non. Sans cela, nous n’aurons pas de représentation nationale incontestée et incontestable».

Pour le doyen des partis de l’opposition, la fraude a bien eu lieu lors du scrutin du 10 mai ; il avertit les participants aux prochaines élections d’être plus vigilants : «La multiplication des listes électorales a favorisé l’élimination d’un nombre important de voix ; l’administration est restée maître de la direction des opérations électorales. Les forces politiques du pays doivent, à l’occasion des échéances électorales à venir, déployer plus d’efforts pour imposer le contrôle du processus électoral à toutes les étapes, en particulier au moment de l’établissement des procès-verbaux des résultats. A cet effet, une coordination entre les participants devra être nécessaire».

La déclaration signée par le premier secrétaire, affirme que le FFS a été «victime d’une spoliation des suffrages» et, de ce fait, a introduit 10 recours au niveau du Conseil constitutionnel. «Le manque de preuves matérielles (absence de PV de dépouillement dans plusieurs centres de vote en particulier) n’a pas permis d’en introduire davantage», est-il indiqué dans la même déclaration. Toutefois, le FFS considère que le nombre de sièges qu’il a obtenus «grâce à la mobilisation des citoyennes et des citoyens va permettre à ses militants d’envisager l’avenir avec plus d’optimisme».

Ceci et d’argumenter : «La capitalisation de l’élan de sympathie suscitée par la campagne électorale est l’une des priorités de notre parti en vue des prochaines échéances. Cela se matérialisera par des efforts d’organisation dans toutes les régions du pays.» Le FFS envisage d’ores et déjà la tenue de rencontres régionales, les 1er et 2 juin prochain, à Constantine, Oran et Ouargla ; il appelle à ce titre «les militants et les citoyens à poursuivre leurs efforts pour réhabiliter le politique et imposer le changement».

Nadjia Bouaricha