Les partis dans les feux de la protesta

DÉMISSION COLLECTIVE, MANIFESTATION ET FERMETURE DE SIÈGES

Les partis dans les feux de la protesta

Par Nadia BENAKLI, L’Expression, 28 Mars 2012

Le vent de la contestation ébranle les partis politiques. La fin du dépôt des listes électorales n’a pas été sans dégât. Bien au contraire, elle a marqué le début de la protesta. Des démissions en cascade, sit-in, fermeture des structures des partis, sont autant d’actions, de manifestations signalées à travers les différentes wilayas pour dénoncer les listes de candidatures. Qu’ils soient de la coalition ou de l’opposition, aucun parti n’a été épargné.
Représentant différentes mouvances, les formations font face à leurs démons. Ces derniers dénoncent tous la méthode avec laquelle les directions des partis ont confectionné les listes. Au FLN, des membres du bureau politique accusent carrément le secrétaire général de trahison. A M’sila comme à Laghouat, des militants ont fermé le siège de la mouhafada. A Béjaïa, une dizaine de kasmas ont été fermées par les militants qui contestent toujours la liste des postulants au scrutin du 10 mai prochain. Certaines sources avancent que des démissions collectives de militants ont été déjà signalées à Béjaïa. Cela sans parler de la réaction du mouvement de redressement et de l’authenticité.
Le chef de file du mouvement, Salah Goudjil, qui animera aujourd’hui une conférence de presse, va certainement vider son sac.
Les redresseurs se sentent trahis par le secrétaire général du parti, qui a chapeauté seul la confection des listes électorales. Au RND, la protesta a commencé bien avant. Au lendemain de la publication des listes, des mécontentements ont été affichés à travers plusieurs régions. La contestation des listes de candidats a secoué la base militante du RND dans les wilayas de Annaba, Illizi et Tamanrasset. À Annaba, les militants ont brandi la menace d’une démission collective en contestation des conditions d’établissement de la liste des candidats à l’APN.
Le vieux parti d’opposition (FFS) n’est pas épargné. Des dizaines de sections locales venant de la wilaya de Béjaïa et de Bouira ont occupé mardi dernier le siège national du parti. Alors qu’il avait du mal à convaincre ses militants sur sa participation aux élections, le Front des forces socialistes se retrouve confronté à un mécontentement suite à l’introduction de noms très contestés par la base. Que ce soit à Béjaïa, Bouira ou à Tizi Ouzou et Alger, des militants n’ont pas admis le fait de donner à des personnes «détestées par la population ou qui n’ont rien à voir avec le parcours du parti» des positions importantes sur les listes. Même les petits partis, fraîchement créés, risquent d’être déstabilisés.
Les membres du bureau de wilaya du Front de l’avenir à Annaba ont décidé de démissionner du parti et de ne pas participer aux élections du 10 mai prochain.
Le parti de Djaballah n’est pas en reste. A Batna, des militants de base se sont opposés à la liste de candidatures et menacent de faire de graves révélations.
La colère au niveau de la base risque d’influer sérieusement sur les résultats des partis lors du prochain scrutin.