Situation politique en Algérie. Ce que cherchent à comprendre les représentants de l’UE

Situation politique en Algérie. Ce que cherchent à comprendre les représentants de l’UE

Hadjer Guenanfa, TSA, 19 novembre 2014

La Situation politique du pays, la révision de la Constitution, l’ initiative du FFS et la commission indépendante et permanente des élections. Ce sont les principaux sujets qui ont été abordés lors de la rencontre, tenue ce mercredi 19 novembre, entre les membres de la CNLTD et les représentants de l’Union européenne à l’occasion de la visite du chef de la division Maghreb du service européen pour l’action extérieure, Bernard Savage.

« Ils voulaient avoir notre point de vue sur la situation politique dans notre pays et au niveau régional », résume Mohcine Belabbes, président du RCD. « Les représentants de l’UE voulaient écouter l’opposition. Je pense qu’ils ont compris que le régime était, c’est le moins que l’on puisse dire, fatigué et qu’ils pourraient se retrouver face à quelque chose de nouveau », détaille Sofiane Djilali, président de Jil Jaddid qui a participé à la rencontre. « Ils nous ont clairement dit que l’UE était en relation avec l’Algérie. Ce qui signifie qu’il n’y a pas d’exclusion et que leur relation n’est pas seulement une relation avec un gouvernement ou une administration », ajoute-il.

Etant partenaire de l’Algérie, l’UE considère qu’elle doit être « au courant de ce qui se passe dans le pays sur tous les plans, et notamment politique », précise Lakhdar Benkhelaf, du FJD, le parti de Djaballah. « Ils voulaient savoir qu’est-ce que la CNLTD. Ce qu’elle a fait et ce qu’elle compte faire dans l’avenir. Nous avons également abordé l’initiative du FFS et la révision constitutionnelle », a-t-il souligné.


Echange tendu entre Amar Saadani et la délégation de l’UE

Hadjer Guenanfa, TSA,19 novembre 2014

La rencontre entre Amar Saadani, secrétaire général du FLN, et la délégation de l’Union européenne qui séjourne actuellement en Algérie s’est mal déroulée. Face à ses interlocuteurs, le patron du FLN a émis plusieurs réserves, qui « émanent des militants » du parti, selon lui.

Rencontré à l’issue de cette entrevue, Amar Saadani a énuméré à TSA les réserves qu’il a formulées. « Nous avons dit que l’agenda de la délégation européenne qui séjourne en Algérie n’est pas connu et il reste ouvert. La délégation a établi une liste de contacts, en dehors des partis et des associations, reconnus officiellement. Ce que nous considérons comme une ingérence dans les affaires intérieures du pays », explique-t-il.

Des reproches qui ont été rejetés par le chef de la délégation européenne. « Il n’était pas content, mais nous avons insisté car il s’agit d’une demande de nos militants », ajoute M. Saadani. Face à ses interlocuteurs, Amar Saadani a rappelé « le rôle négatif » joué, selon lui, par l’Union européenne dans plusieurs pays arabes, aujourd’hui en proie au chaos. Il a notamment cité la Libye dont la situation a impacté fortement la sécurité de l’Algérie.

Selon lui, « c’est la première fois que l’Union européenne travaille de la sorte en Algérie. Ce qui risque de nuire à nos relations avec elle ».


Le FFS présente son initiative à une délégation de l’UE

Sonia Lyes, TSA, 19 novembre 2014

Le FFS a exposé, ce mercredi 19 décembre, à une délégation de l’Union Européenne conduite par Bernard Savage, chef de la division Maghreb du service européen pour l’action extérieure, son initiative pour une conférence nationale du consensus, indique un communiqué du parti. «Les échanges entre les deux parties ont été francs et cordiaux », note le texte qui précise que la délégation a été reçue « à sa demande ».

Plusieurs points ont été également évoqués au cours de cette rencontre : «Les accords transatlantiques Union Européenne-USA et leur impact sur les pays tiers, notamment l’Algérie », «la politique de l’UE en direction de l’ensemble maghrébin au-delà des relations bilatérales avec chaque pays », «l’évaluation des relations Algérie-UE et des programmes en cours (programmes spring) » et «les nouvelles mesures migratoires prises par l’UE et l’impact sur nos compatriotes », selon le FFS.

En plus du FFS, la délégation de l’UE a rencontré les membres de la CNLTD et le coordonnateur du pôle des forces pour le changement, Ali Benflis.


Ali Benflis à la délégation de l’UE : l’Algérie est prise au piège du pouvoir héréditaire

El Watan, 19 novembre 2014

Ali Benflis a rencontré, ce mercredi à Alger, une délégation de l’Union européenne pour discuter de la situation politique en Algérie. L’ex-candidat à l’élection présidentielle d’avril dernier a remis au chef de la délégation de l’UE un aide-mémoire portant ses propositions, pour « un changement démocratique ordonné ».

Il a notamment expliqué dans ce document, rendu public, que « Si en matière de transition démocratique nous en sommes aujourd’hui à la case départ, cela est dû à la révision constitutionnelle de 2008. Sans elle, nous ne serions pas aujourd’hui face à une crise de régime. Sans elle nos avancées démocratiques auraient pu se poursuivre progressivement ». Cette révision constitutionnelle, renchérit Benflis : « a enfermé notre pays dans le piège du pouvoir personnel à vie et peut être même du pouvoir héréditaire. Et c’est de ce piège que nous devons sortir notre pays. ».

L’ancien chef de gouvernement de Bouteflika a expliqué en outre à ses invités les raisons qui l’ont poussé à considérer que l’Algérie vit une « crise de régime ». La première raison « est qu’il y a aujourd’hui en Algérie une vacance du pouvoir. Et ce ne sont pas les quelques activités que l’on fait accomplir à M. Bouteflika de temps à autres qui suffiront à démentir cette réalité ». La deuxième raison traite des faits que le Conseil des ministres ne se réunit que « très rarement » tandis que « le Parlement n’a fait passer en moyenne que 7 lois par an sur l’ensemble de la dernière décennie ». La troisième raison, selon lui, est toutes institutions, APC, APW Parlement et président de la République sont « le produit de la fraude ».

Benflis a relevé que c’est la première fois qu’une « très grande partie » de l’opposition est parvenu a unifier ses rangs dans le cadre de l’ISCO, pour mettre en œuvre le projet de la transition démocratique.

La délégation de l’Union européenne a été conduite par M. Bernard Savage, Chef du Département Maghreb, accompagné de l’Ambassadeur de l’UE en Algérie, M. Marek SKOLIL, et de MM Dirk Buda, Conseiller à la Délégation, Luis Miguel Buenopadilla, Chef du bureau Algérie et Ilie Calin, Conseiller. La rencontre s’est déroulée en présence Djahid Younsi, président du Mouvement El Islah, Djamel Benabdesselam, président du Front de l’Algérie nouvelle et Tahar Benbaibeche, président du Parti El Fadjr El jadid.

Farouk Djouadi