La Commissaire européenne aux relations extérieures à Alger

La Commissaire européenne aux relations extérieures à Alger

Les réformes et les droits de l’homme au menu

Le Jour d’Algérie, 27 juin 2005

La Commissaire européenne pour les relations extérieures, Mme Benita Ferrero Waldner, est arrivée hier après-midi à Alger pour une visite consacrée à l’examen des modalités de la mise en oeuvre et de la concrétisation de l’accord d’association entre l’Algérie et l’Union européenne (UE).

Dans une déclaration à la presse à son arrivée à l’aéroport international Houari Boumediene, Mme. Waldner a indiqué que c’est sa «première visite en Algérie en tant que Commissaire européenne aux relations extérieures dans le cadre de la politique de voisinage avec l’Algérie». Elle a déclaré, à ce propos, que sa visite a pour objectif principal l’examen de la mise en oeuvre et de la concrétisation de l’accord d’association Algérie-UE qu’elle a qualifié de «très important».

«Pour atteindre cet objectif, le Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, n’a ménagé aucun effort», a souligné la Commissaire européenne, ajoutant que l’UE, de son côté, «continue de soutenir les réformes économiques et sociales entamées en Algérie».

S’agissant par ailleurs du conflit au Proche-Orient, Mme. Waldner a indiqué que «l’Union et la Commission européenne sont très préoccupées par la situation» dans la région.

«Nous ferons tout pour que le retrait israélien de Ghaza soit un succès», a-t-elle affirmé.

L’UE est «consciente que la situation est très complexe et très fragile», a également noté la responsable européenne, rappelant que lors de la réunion du Quartette vendredi dernier à Londres, «les leaders de l’UE, le Secrétaire général des Nations unies, le chef de la diplomatie russe et la Secrétaire d’Etat américaine ont tous affiché leur volonté commune de faire du retrait de Ghaza une réussite».

Dans le détail de l’accord d’association

A la veille de sa venue, Mme Benita Ferrero-Waldner a déclaré que L’Union européenne soutient le programme des réformes économiques adoptées en 2004 en Algérie et apprécie «positivement» la politique de réconciliation nationale. Elle a également indiqué que l’Exécutif européen «soutiendra les réformes en Algérie et va trouver les moyens pour assister le gouvernement à les mettre en oeuvre». Maintenant, a-t-elle ajouté, le rythme de l’étendue et les secteurs prioritaires de coopération avec l’UE dépendent de la volonté de chaque pays. «Si l’Algérie veut aller plus loin» dans la coopération avec l’UE, «nous sommes prêts», a-t-elle souligné expliquant que c’est la vocation de la politique de voisinage et sa mise en oeuvre dans le cadre de plans d’action. Se disant «très heureuse» d’aller en Algérie pour effectuer la première visite politique de la commission Barroso, Mme Ferrero-Waldner précise que les deux parties ont recensé un premier groupe de sujets prioritaires que sont le «soutien au gouvernement pour la mise en oeuvre des réformes économiques, le programme énergétique, le transport, l’éducation et l’émigration». Mais pour le moment, a ajouté Mme Ferrero-Waldner qui précise «bien connaître» le président Abdelaziz Bouteflika, avec qui elle a eu «beaucoup de contacts dans le cadre de (ses) anciennes missions» notamment de chef de la diplomatie autrichienne, «nous donnons la priorité, suivant le souhait de l’Algérie, aux accords d’association». Sur le volet des droits de l’homme, l’article 2 des accords d’association fournit la base juridique pour aborder de «manière globale et cohérente» la question du respect des libertés fondamentales. En outre, la résolution adoptée au début du mois de juin par le Parlement européen à ce sujet, demande à l’Exécutif européen de «relayer le souci» des eurodéputés en matière des libertés fondamentales, notamment de la liberté de la presse. A cet égard, elle a annoncé qu’elle discutera avec les autorités algériennes de la création d’un sous-comité conjoint sur les droits de l’homme et la démocratisation.

Amine B.