La kabylie en devenir

Bouteflika prévoit de gigantesques programmes de développement pour la région

La kabylie en devenir

Abderrahmane Timizar, Le Jeune Indépendant, 3 mars 2009

Nombreux sont ceux qui comme Hadj Mohamed Benaïssa en appellent à la conscience citoyenne pour contribuer au développement socio-économique de l’Algérie. Cet homme de 70 ans, natif de la Kabylie, ainsi que tout son aârch clament haut et fort et avec assurance que «Bouteflika est l’homme qu’il faut». Hadj Mohamed Benaïssa estime que même s’il passe pour un anonyme dans sa région, sa famille, ses proches et tous ses amis sont pleinement conscients du développement économique et social engagé et réalisé par le Président. Aussi, appelle-t-il à une forte et totale mobilisation des populations des toutes les contrées de la Kabylie et des autres régions autour du plan quinquennal 2010/2014, les grandes réalisations du président Abdelaziz Bouteflika durant ses deux derniers mandats attestant sa capacité à mener le pays à bon port. Et Hadj Mohamed Benaïssa de souligner que « ce plan va permettre de finaliser l’ensemble des grands projets de développement et faire sortir définitivement l’Algérie de la crise multidimensionnelle qui l’a frappée dans les années 1990».
Que ce soit dans les wilayas de Boumerdès et de Béjaïa ou dans celle de Tizi Ouzou, où le terrorisme a laissé des séquelles profondes chez de nombreuses familles, les populations ont retrouvé le sourire, grâce à un grand dirigeant qui a pu mettre fin à l’insécurité totale qui régnait dans la région avec ses flots d’actes terroristes et de banditisme. Bien que la douleur soit quelque peu vive parmi les populations de certaines contrées enclavées où les traces des hordes terroristes sont encore visibles et le manque d’infrastructures socio-économiques patent, la plupart des habitants des régions montagneuses ne trouvent pas de mots pour saluer les projets lancés dans la wilaya de Béjaïa, si ce n’est de dire que c’est une sorte de bénédiction pour les générations futures.
Aujourd’hui, ils sont plus de 450 000 habitants des régions rurales, tant à Tizi Ouzou qu’à Béjaïa, à prendre conscience des réalisations apportées dans leurs localités. En effet, dans ces deux wilayas où l’exode enregistré durant les années noires du terrorisme reste minime, les programmes de développement lancés ces dix dernières années ont permis aux populations de reprendre en main les destinées de leur région. Pour en vérifier le bien-fondé, il suffit de se rendre dans nombre de localités comme celles de Hama, de Tadart, d’Aït-Si-Ali, de Takliat, de Khelil, d’Ighil, de Larbaâ, d’Ouandaja, d’Ihabachen, de Ksentina, d’Afra et d’Amaârad, soit une quarantaine de petits villages de montagne relevant des daïras d’Amizour, d’El-KSeur et de Sidi Aïch, où le cauchemar des habitants s’est transformé en un havre de paix, d’espoir et de confiance retrouvée. Et la situation d’apaisement est prégnante dans la quasi-totalité des régions des wilayas de Tizi Ouzou et de Béjaïa. Concernant la wilaya de Béjaïa proprement dite, qui a également été touchée par les évènements de Kabylie et a vu drastiquement réduites les activités économiques, le plan de sauvetage décidé par Abdelaziz Bouteflika et mis en œuvre a impulsé une véritable dynamique et généré un boom économique sans précédent.

Le chômage recule, le cadre de vie avance

Les chiffres de cette redynamisation parlent d’eux-mêmes puisque en matière de soutien à l’emploi, outre les différents dispositifs qui ont déjà généré plus de 10 000 emplois, il est prévu la réalisation de 5 200 locaux à usage professionnel pour conforter l’émergence de microentreprises dont les emplois attendus seront au nombre de 15 000 environ.
Par ailleurs, des opérations d’aménagement et de viabilisation des sites urbains sont prévues, visant l’amélioration du cadre bâti et la résorption des déficits dans les VRD, et ce au profit de près de dizaines de milliers d’habitants. Parallèlement, le retour des habitants vers leurs terres a été soutenu par nombre de réalisations de projets d’utilité publique, notamment dans les localités enclavées. Des réalisations concernant principalement le raccordement au réseau d’électricité, l’ouverture de voies routières et l’alimentation en eau potable. Une véritable bataille du développement décidée par le premier magistrat du pays et qui sera renforcée dans le cadre de la mise en œuvre du plan quinquennal 2010/2014, ce qui permettra sans aucun doute de venir à bout des dernières souffrances des populations.

1999 – 2009 : d’ambitieux programmes au profit des populations

Le développement socio-économique de la wilaya de Béjaïa a enregistré une ascension fulgurante entre 1999 et 2009. Il s’agit notamment du programme de développement PSD et PCD. A ce titre, la wilaya de Béjaïa a bénéficié, pour cette période, de programmes d’équipements déconcentrés pour une autorisation de programme de plus de 181,94 milliards de dinars dont 120,6 milliards pour le financement de 5 521 opérations relevant des programmes sectoriels (PSD), et ce pour une enveloppe de 105,3 milliards de dinars consacrée à près de 790 projets. A cela s’ajoute une enveloppe de 61,34 milliards de dinars pour les programmes de développement communaux (PCD), forts de 4 731 projets.
Les données fournies par l’administration centrale indiquent que les PSD englobent les projets lancés dans les secteurs de l’agriculture et de l’hydraulique depuis 1999, soit quelque 115 opérations pour une enveloppe globale de 104 milliards de dinars représentant 17,7 % des PSD. Il s’agit aussi de forages, de conduites d’AEP, de réservoirs d’eau, de collecteurs d’assainissement, d’aménagement de digues d’oueds, ainsi que de l’aménagement d’une retenue collinaire à El-Kseur et de la réhabilitation d’une station de traitement d’eau à Aokas. S’agissant du secteur de l’agriculture, les réalisations ont touché les travaux sylvicoles, l’ouverture de pistes, le reboisement, la plantation d’arbres fruitiers, l’aménagement de berges, l’amélioration foncière, la plantation de chênes-lièges, la correction torrentielle, l’aménagement de points d’eau, la construction de postes de vigie et bien d’autres projets achevés et qui ont contribué à stabiliser la population. Pour certains élus FLN, notamment ceux rencontrés à Béjaïa, «ces réalisations ont permis d’impulser une nouvelle et réelle dynamique de développement, même si la majorité de la population n’y adhérait pas au début, en raison de manipulations politiciennes par certains cercles».

Une dotation en eau de 130 l/j par habitant

Les réalisations en matière d’alimentation en eau potable sont appréciables, le taux de raccordement global dans la wilaya ayant été porté à 89 % en 2008, alors qu’il était de 75 % vers la fin de 1998, soit une hausse de 14 %.
Le prochain plan quinquennal permettra d’approcher un taux de raccordement au réseau d’AEP de 100 % dans les 52 communes de la wilaya de Béjaïa.
Il convient de noter que la consommation d’eau par habitant dans la wilaya est passée de 70 litres par jour en 1998 à 130 litres par jour vers la fin de 2008. Cette réalité pleinement ressentie par les 950 000 habitants de la wilaya de Béjaïa est un signe révélateur de l’importance accordée par l’Etat au développement économique de cette région. En effet, en matière d’hydraulique et d’environnement, la mise en œuvre des programmes ont permis l’amélioration des conditions de vie des populations et le traitement des rejets de toutes natures, notamment par l’élaboration de schémas directeurs constituant le cadre référentiel de base pour la programmation des actions à venir dans le domaine des réseaux d’AEP et d’assainissement ainsi que dans celui de l’environnement.
Ainsi, les efforts se poursuivent et continueront d’être concentrés sur la réalisation de chaînes d’adduction pour l’alimentation en eau de nombreux villages, la réhabilitation des différents réseaux d’AEP et d’assainissement et autres chaînes de refoulement, ainsi que sur la réalisation de stations d’épuration.

La haute conscience citoyenne des Hammadides

Rencontré à Amizour, un élu, qui a préféré garder l’anonymat, nous a fait cette confidence : «Il y a eu indéniablement des efforts méritoires de la part de l’Etat, mais ils ne sont pas reconnus par une frange de la population dont le seul souci, pour le moins politicien, est d’entretenir un certain climat d’attentisme et de suspicion dans la société». Mais de pondérer ces propos : «Depuis quelque temps, il y a une prise de conscience citoyenne, révélatrice l’engagement profond de la population à vouloir aller vers un développement réel tel que préconisé par les plans quinquennaux du Président.» L’anonymat que souhaitent garder certains élus et citoyens rencontrés, quant il s’agit de dire la vérité, dénote on ne peut mieux de l’engagement de la Kabylie profonde à rejeter les mouvements de sectes, qui entravent le développement. La quasi-totalité des jeunes citoyens affirment aujourd’hui que «la Kabylie vit encore sous la pression de sectes composées de certains élus et de membres de comités de village qui s’évertuent à faire entrave à toute action de développement et à plaider à contre-courant des plans de relance économique, et ce dans le but de faire replonger la Kabylie dans un certain état d’effervescence». La position de ces nombreux citoyens à vouloir aller de l’avant est aujourd’hui renforcée par les innombrables réalisations d’infrastructures de base et projets arrêtés dans le programme de relance économique de la wilaya de Béjaïa.
Et les efforts de l’Etat sont également palpables dans le domaine du développement des infrastructures économiques et administratives. Citons la concrétisation de 185 opérations pour une enveloppe de 41,04 milliards de dinars, soit 39 % des PSD, de 53 infrastructures dont des sûretés urbaines et de daïra, d’unités de la Protection civile à Seddouk, à Ighil Ali et à Souk Tnone, ainsi que d’un tribunal, et ce outre la réhabilitation de 25 infrastructures endommagées lors des évènements de Kabylie. Sur le plan des infrastructures de base, plus de 300 km de routes nationales et de chemins de wilaya et communaux ont été réalisés. Des ouvrages d’art ont été également réalisés, outre des drainages et autres restaurations de ponts.
Dans le domaine des infrastructures de base toujours, les prochains programmes devraient permettre d’élever le réseau routier au niveau des ambitions de la wilaya, en assurant une fluidité optimale du trafic routier sur les axes principaux tels que les RN 9, 12, 26, 74 et 75, facteurs structurants du développement à même de relier efficacement la région de Béjaïa à l’est et au centre du pays et plus particulièrement aux wilayas limitrophes, à savoir celles de Sétif, de Bordj Bou Arréridj, de Bouira et de Tizi Ouzou. Et parallèlement à ces grands projets, il a été entrepris un programme de réhabilitation des chemins communaux à l’effet de désenclaver et valoriser de nombreuses localités. Toutes ces infrastructures auront également un impact des plus positifs sur l’activité du port et des grandes installations industrielles de la région.
Par ailleurs, l’aménagement d’un port de pêche et d’un port de plaisance à Béjaïa permettra de valoriser les ressources halieutiques de la région et de générer, à terme, beaucoup d’unités de transformation, avec comme corollaire la création d’emplois.

L’éducation et la formation, une grande priorité

Les secteurs de l’éducation et de la formation ont enregistré, ces dix dernières années, 274 projets, pour un financement de 23,8 milliards de dinars. Ainsi, il a été réalisé 7 lycées à Aokas, Melbou, El-kseur, Oued Ghir, Kherrata, Semaoun et Ouzellaguen. 11 installations sportives ont également vu le jour au profit des élèves des localités d’Adekar, d’Aït-R’zine, de Maouche, de Boudjellil, de Mira, de Timezrit, de Seddouk, de Chemini et d’El-Kseur. Parallèlement, 6 demi-pensions d’une capacité de 200 repas ont été réalisées à Akfadou, Darguina, Tazmalt, Sidi Aïch, Aït-R’zine et Kaïd, outre un internat de 200 lits à Akfadou. 136 actions dites de bonification et d’aménagement sont également à relever, avec 22 CEM réalisés et l’extension de 73 salles de classe. Pour le volet éducation et formation, considéré comme le second secteur en terme d’investissement dans la wilaya de Béjaïa, les projets déjà réalisés (22 CEM et 7 lycées) et ceux en cours visent l’augmentation des capacités d’accueil dans les cycles du moyen et du secondaire, ainsi qu’au niveau de l’enseignement supérieur qui s’est vu doté de plus de 22 720 places pédagogiques et de 8 842 lits supplémentaires. Et ce, en attendant le programme 2010/ 2014 dont les perspectives sont plus que prometteuses. A ce titre, le secteur de l’éducation va bénéficier d’une enveloppe financière de près de 57 milliards de dinars, pour la réalisation de 67 projets.
La réalité du terrain démontre une réelle amélioration dans le secteur de l’éducation. Et pour s’en convaincre, nous nous sommes rendus dans certains établissements qui pâtissaient d’une surcharge des effectifs dans les années 1990. Dans l’un de ces établissements, une éducatrice, Mme Fatima, a bien voulu nous donner ces éclairages : «Le taux de scolarisation est passé de 90 % à fin 1998 à 98 % à fin 2008 pour les enfants de la tranche d’âge 6 – 14 ans. Quant au taux d’occupation des classes, il est maintenant de 24 élèves par classe, contre 44 en 1998.» Une amélioration immense et incontestable.

De gros efforts dans le domaine socioculturel et le secteur productif

Les efforts de l’Etat ont été aussi consentis pour la réalisation d’infrastructures socioculturelles, avec 167 opérations pour une enveloppe de 8,7 milliards de dinars, soit 8,3 % des PSD. A titre illustratif, 7 bibliothèques ont été réalisées au profit des jeunes de Tazmalt, d’Akbout, d’Amizour, de Darguina, de Chemini et d’El-Faye, ainsi que 2 centres culturels à Akfadou et Darguina. Le secteur de l’habitat et de l’urbanisme n’est pas en reste ; il a enregistré 43 opérations pour une enveloppe de 17,8 milliards de dinars, soit 16,2 % des PSD. Notons également la forte mobilisation pour la réalisation de 1 100 locaux à usage professionnel, ainsi que de 3 734 logements sociaux locatifs, 2 746 logements promotionnels et 5 833 logements ruraux. Dans les autres secteurs productifs, 7 projets ont été réceptionnés, pour une enveloppe globale de 266,2 millions de dinars.
Il faut dire que la mise en œuvre de ces programmes a permis de consolider la dynamique de développement dans la wilaya, dans le cadre de la promotion du développement socio-économique et durable, à travers notamment l’amélioration du cadre de vie des populations, la satisfaction des besoins sociaux incompressibles, la réalisation d’infrastructures universitaires, scolaires et de jeunes, et ce avec l’objectif majeur d’équilibrer la carte des infrastructures par l’implantation de projets structurants.
Il s’agit aussi de la mise en place d’infrastructures économiques devant permettre de répondre à la dynamique de développement des investissements productifs, créateurs d’emplois durables.
L’examen de la structure par secteur met en évidence les grands choix de la wilaya, comme décidés dans le programme du président de la République.

Le désenclavement rural, pari réussi

Allant dans le sens d’une réelle prise en charge des populations rurales, l’Etat a mis en œuvre des plans communaux de développement gigantesques, qui se sont traduits par la réalisation de 4 731 opérations orientées vers la réduction des inégalités territoriales et la fixation des populations, notamment dans les zones rurales et montagneuses.
L’amélioration des conditions de vie des populations résulte, entre autres, de la concrétisation de projets dans le domaine de l’hydraulique (AEP et assainissement), d’opérations d’aménagement urbain, de la réalisation d’infrastructures au profit des jeunes, ainsi que de la réhabilitation du service public par la réalisation ou la réhabilitation de mairies.
Aujourd’hui, les populations évoquent avec satisfaction les réalisations effectuées dans le cadre du soutien au monde rural. A titre d’exemple, il a été inscrit, en 2007, 16 programmes de développement rural (PPDRI) au niveau de 16 communes avec la contribution des PCD, pour près de 256 millions de dinars consacrés à 72 actions collectives dont 21 achevées, 19 en cours de réalisation et 32 en voie de lancement. Un autre programme a été inscrit en 2008, pour une enveloppe de 120 millions de dinars, concernant 37 projets dans 9 communes.

La jeunesse, priorité du président Bouteflika

Le programme proposé pour le quinquennat 2010/2014 prévoit une enveloppe financière d’environ 7 milliards de dinars pour la réalisation de 36 projets au profit de la jeunesse de la wilaya de Béjaïa.
Notons que le programme 1999/2009 avait déjà donné lieu à la réalisation de différents projets, dûment réceptionnés. Citons-en les principaux : réhabilitation de l’OPOW et l’OPOD d’Akbou, piste d’athlétisme, terrain de réplique, pose de gazon et complexe sportif de proximité à Aokas, à Tichy, à Seddouk, à Barbacha, à Sidi Aïch, à Darguina et à Timezrit, terrains de proximité dans diverses communes, maison de jeunes à Tibane et à El-Flaye, aménagement et réhabilitation de diverses infrastructures… Concernant les plans communaux de développement, citons également la réalisation de maisons de jeunes à Feraoun, à Mcisna, à Takarietz, à Aït-Smaïl, à Toudja, à Sidi Ayad, à Mebou, à Tamridjet, à Tinebdar et à Beni Djellil, outre l’aménagement de stades communaux, de terrains combinés, de salles polyvalentes et de centres culturels.

Le wali de Béjaïa très confiant

Au regard des multiples projets structurants déjà réalisés et du prochain plan quinquennal décidé par le président de la République, le wali de Béjaïa M. Ali Bedrici, à qui revient le pilotage du programme à Béjaïa comme il l’a déjà fait pour la wilaya de Boumerdès où il était en poste, affiche une grande satisfaction quant aux réalisations effectuées durant cette dernière décennie.
Enthousiaste et très optimisme, il explique qu’un intérêt particulier sera porté aux infrastructures de base (33,54 % de l’enveloppe globale des P.S.D), à l’éducation et la formation (20 %), à l’habitat et l’urbanisme (17,6 %) et à l’agriculture et l’hydraulique (15 %).
En un mot, la priorité sera accordée aux infrastructures économiques et administratives, tout en s’inscrivant en droite ligne du programme 2010/2014 du président Bouteflika et avec le souci permanent d’un plein épanouissement des populations.
Abderrahmane Timizar