Les commerçants demandent une amnistie fiscale

En contrepartie de leur soutien à bouteflika

Les commerçants demandent une amnistie fiscale

Par :Amina Hadjiat, Liberté, 17 mars 2009

Les commerçants et artisans affiliés à l’UGCAA annoncent à la fois leur soutien au candidat indépendant à la présidentielle, Abdelaziz Bouteflika, et leur volonté de voir leurs dettes effacées au même titre que les agriculteurs, alors que leurs difficultés ne sont pas les mêmes.
À l’approche du lancement officiel de la campagne électorale prévue pour jeudi prochain, la mobilisation pour la participation au vote s’intensifie. En effet, hier, au siège de l’APC de Kouba à Alger, les commerçants affiliés à l’Union générale des commerçants et artisans
algériens (UGCAA) ont précisé,
au cours d’une conférence de presse, leur choix électoral mais aussi leurs exigences. Représentés par M. Boulenouar Hadj Sadek, chargé de la communication auprès de l’UGCAA, la corporation qui compte 1 250 000 commerçants et artisans à travers le pays annonce la couleur : “Nous accordons un soutien total au candidat indépendant Abdelaziz Bouteflika. Pour cela et à travers le territoire national, au moins un local commercial par commune fera office de siège de permanence pour la campagne
électorale du Président,” a déclaré
M. Boulenouar Hadj Sadek. Ce dernier ajoute que l’UGCAA, qui est une organisation professionnelle et syndicale, reporte toute grève ou revendication jusqu’à la clôture du vote. “Nous ne voulons pas que des revendications propres aux commerçants et visant leur intérêt soient instrumentalisées à des fins politiques par tel ou tel parti, dont nous ne voyons l’existence qu’en temps d’élection”, a-t-il argumenté. Mais alors que M. Boulenouar énonçait les grandes lignes du discours électoral adopté par l’UGCAA, il est interrompu par un commerçant parmi l’assistance : “Nous demandons l’effacement de nos dettes comme il a été fait pour les agriculteurs”, a-t-il scandé. Ce dernier s’est vu rassuré par le représentant de l’UGCAA qui lui répond que “l’effacement des dettes fait partie des revendications de l’organisation au même titre que les allègements de la fiscalité et des contraintes de la législation commerciale et l’élimination du commerce parallèle”.
M. Boulenouar Hadj Sadek affirme que ces revendications vont dans le sens de la politique adoptée par les gouvernements qui se sont succédé au cours des deux mandats présidentiels de Bouteflika, mais aussi dans le sens de son prochain programme quinquennal. “Grâce au président Abdelaziz Bouteflika, d’importantes avancées profitent aujourd’hui à notre corporation : la situation sécuritaire s’est nettement améliorée, un plan de relance économique a été mis en place, des réseaux routiers ont été élargis mais surtout c’est le seul Président qui, lors de la dernière audition du ministre du Commerce, a décidé de la constitution d’un réseau national de distribution qui prévoit la création de 35 marchés de gros, 700 marchés de détail et près de 1 000 marchés de proximité”, a-t-il indiqué. Malgré une assistance majoritairement masculine, M. Boulenouar Hadj Sadek a précisé que 105 000 femmes sont affiliées à l’UGCAA. En effet, cet appel au vote s’adressait également aux femmes qui étaient représentées, hier, par Mme Bounab, P/APC de Kouba et de Mme Djafri, présidente de l’Observatoire algérien de la femme et également membre du conseil communal de Kouba. Cette dernière souhaite voir les femmes participer activement à la vie politique et citoyenne. “Les femmes représentent plus de 50% de la population algérienne mais elles restent cloîtrées chez elles”, s’indigne-t-elle. Elle estime que son rôle est de réconcilier les citoyens avec le pouvoir politique en leur inculquant ce qu’elle appelle “l’âme citoyenne”. Quant à l’acte d’abstention, il serait, selon elle, non pas l’expression d’un quelconque mécontentement ou désaccord politique mais, “une notion non encore comprise par les citoyens algériens”. Toujours selon elle, “si les jeunes ne votent pas, c’est parce qu’ils ont perdu confiance en la politique” et en parallèle, “si les femmes ne votent pas, c’est parce qu’elles s’en désintéressent”.

Amina Hadjiat