Bouteflika accable le service public

CONSEIL DES MINISTRES

Bouteflika accable le service public

Le Soir d’Algérie, 15 mai 2007

Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a tenu hier, le dernier conseil des ministres de l’actuel gouvernement, à trois jours des élections législatives. Profitant de l’examen de plusieurs dossiers relatifs aux différents projets mis en place dans le cadre du deuxième quinquennat de la relance économique, le président Bouteflika, est intervenu sur la qualité du service public, qui selon lui, n’est pas satisfaisante.
C’est en examinant le projet de loi relatif aux assurances sociales et qui a institué la mise en service d’un système électronique de prise en charge des assurés sociaux, dénommée « CHIFA », que le président de la République a accablé ses ministres, en s’attardant sur le piétinement de certains secteurs à se mettre à niveau en matière de modernisation et d’informatisation de leurs administrations. “Des efforts importants sont nécessaires. Il est impératif pour tous les secteurs accusant encore des retards, d’engager des actions de mise à niveau et de modernisation de leurs instruments d’intervention de manière à garantir des services publics de qualité, socialement et économiquement performants”, a déclaré le président de la République, en précisant que “les actions de chacun se jugent, non pas en fonction des moyens mis en œuvre, mais par l’appréciation de la qualité des prestations rendues et le degré de satisfaction de la demande sociale”. Le président Bouteflika n’a épargné, par cette réflexion, aucun département. Il s’agit peut-être là d’une première consigne à l’attention de la prochaine équipe gouvernementale, afin qu’elle prenne ses responsabilités devant les citoyens, qui ne cessent de réclamer un minimum de dignité et d’égard au sein des institutions de la République, à commencer par les assemblées communales. Par ailleurs, le président de la République a décidé de mettre l’accent, lors des débats, sur le projet de loi portant le système comptable et financier. Eclaboussée par des scandales financiers, l’économie algérienne se voit ainsi confrontée à une guerre de chiffres et de comptabilité. Seulement lors de l’examen du projet de loi relatif au système comptable et financier, il n’a, à aucun moment, nuancé, sur les différents scandales instruits devant la justice, notamment l’affaire des deux banques El-Khalifa et la BCIA. Le président s’est limité à rappeler “les impératifs de la régularité, de sincérité et de transparence et le respect des règles fixées par le système comptable et financier”. Le Conseil des ministres a, par ailleurs, examiné et adopté des projets de décrets présidentiels portant approbation des contrats pour l’exploitation des hydrocarbures, conclus à Alger le 18 septembre 2006 entre l’Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft) et Sonatrach SPA. Le président de la République a examiné également le projet de loi modifiant et complétant la loi n°98-11/ août 1998 portant loi d’orientation de la recherche scientifique. Ce nouveau projet prévoit ainsi de consacrer 1% du PIB pour la recherche scientifique et le développement technologique. Outre les projets en cours proposés par les ministres, le Conseil des ministres a examiné, enfin, une décision individuelle de cessation de fonction. Rien n’a filtré par ailleurs sur la nature et l’identité de cette décision.
Rosa Mansouri