Assassinat de l’un des piliers du régime répressif algérien

Assassinat de l’un des piliers du régime répressif algérien

Secrétariat du Mouvement Rachad, Le 25 février 2010

Le colonel Ali Tounsi a été assassiné par balles aujourd’hui, jeudi 25 février 2010, au siège de la Direction générale de la sureté nationale à la tête de laquelle il avait été placé il y quinze par le général Zeroual.

Radié de la sécurité militaire au milieu des années 1980, lorsque son passé de collaborateur de l’armée française à la fin de la Guerre de libération fut dévoilé, Ali Tounsi sera rappelé par les généraux putschistes au milieu des années 1990 pour diriger la police algérienne.

A son arrivée à la tête de ce service, le nombre des victimes de la répression connaitra une croissance exponentielle et en particulier le nombre des disparitions forcées dans les centres qui relevait de son autorité directe comme la tristement célèbre école de police de Châteauneuf, véritable laboratoire de torture systématique, dirigée par l’un de ses proches le commissaire Mohamed Issouli.

Sous couvert de « modernisation de la police » et avec des moyens financiers quasi illimités tirés de la rente pétrolière, il contribuera à faire de l’Algérie l’état policier parmi les plus quadrillés de la planète[1]. Faut-il rappeler que l’effectif la police algérienne est aujourd’hui officiellement de 200000, celui de la gendarmerie est de 110000 sans parler des effectifs des autres services de sécurité (forces armées et milices paramilitaires).

Ali Tounsi, un des protagonistes les plus sanglants de la tragédie vécue par notre pays s’en va. Il restera pour l’histoire récente de l’Algérie l’un des exécutants les plus zélés des crimes de masse commis durant la décennie rouge contre le peuple algérien.

Assassinat qui entre dans la guerre des clans du pouvoir ou règlement de compte mafieux ? Plusieurs versions sont déjà avancées par les journaux algériens quelques heures seulement après les faits. Il aura été victime de ses propres méthodes et aura subi le sort de ses dizaines de milliers de victimes.

Comme les généraux Smain Lamari, Fodil Chérif et Larbi Belkheir, il aura échappé à la justice des hommes et laissé aux familles de ses victimes un sentiment de frustration qui ne les fera cependant pas renoncer à la poursuite de leur combat pour la justice et la vérité sur les crimes contre l’humanité commis par les civils et militaires responsables la sale guerre en Algérie.

Secrétariat du Mouvement Rachad

25 février 2010

(1) Voir l’article « Le chef de la DGSN en flagrant délit » sur le site de Rachad