Bouteflika procède à d’autres nominations dans l’armée

Bouteflika procède à d’autres nominations dans l’armée

Nouvel état-major pour l’ANP

El Watan, 5 mai 2005

Le président Abdelaziz Bouteflika a procédé hier à de nouvelles nominations dans le corps de l’Armée nationale populaire (ANP).

Le « remaniement » opéré par le chef de l’Etat, également ministre de la Défense nationale, a concerné la haute chaîne de commandement de l’ANP et est relativement important puisqu’il a concerné 6 postes-clés, dont celui de commandant des forces de défense aérienne du territoire (CFDAT). C’est le second grand remodelage qu’apporte Abdelaziz Bouteflika à l’encadrement de l’ANP en moins d’une année. Dans le sillage de la nomination d’un nouveau chef d’état-major, pour suppléer au départ du général de corps d’armée Mohamed Lamari, Abdelaziz Bouteflika avait, rappelle-t-on, initié, en août 2004, une opération de renouvellement des principaux cadres de l’Armée. Celle-ci a consisté, notamment, en la désignation du général-major Ahmed Sanhadji au poste de secrétaire général du ministère de la Défense nationale. Le général-major Ahcène Tafer, alors commandant de la 3e Région militaire (Béchar), s’est vu, quant à lui, propulsé à la tête du Commandement des forces terrestres (CFT). Cinq régions militaires, sur les six que comporte la carte d’état-major de l’ANP, avaient en outre changé de main. C’est ainsi qu’après les désignations, en janvier dernier, du général Abderrazak Cherif à la tête de la 4e Région militaire (Ouargla), en remplacement du général Abdelmadjid Saheb, et du général Abdelkader Lounès en qualité de commandant des forces aériennes, en remplacement du général-major Bouslimani, le mois dernier, le président de la République a nommé, hier, un nouveau commandant des forces de défense aérienne du territoire. Il s’agit du général-major Mohamed Baaziz. Celui-ci remplace le général-major Achour Laoudi. Le communiqué de la Présidence de la République annonçant cette nouvelle batterie de nominations (la troisième depuis février 2000, ndlr), rendu public le même jour, précise aussi la décision du chef de l’Etat de placer un nouvel officier supérieur à la tête de l’Académie militaire interarmes de Cherchell. Le choix du chef suprême des armées s’est porté sur le général Abdelghani Malti. Il succédera au général-major Abdelhamid Abdou. Ce changement, qui intervient au moment de la création par le chef de l’Etat, à l’occasion du remaniement ministériel de dimanche dernier, d’un poste de ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale, concerne les commandements de quatre régions militaires (RM). Le commandement de la 5e RM (Constantine) est ainsi confié au général-major Ben Ali Ben Ali. Actuellement en poste à la tête de la 6e RM (Tamanrasset), le général-major Ben Ali Ben Ali remplacera le général-major Abderrahmane Kamel. Ce dernier avait été désigné pour diriger cette région en août 2004. Avant son arrivée à Constantine, Kamel Abderrahmane a commandé pendant près de six la 2e RM (Oran). Le poste de commandant de la 6e RM échoit au général Ammar Athamnia, signale le communiqué de la Présidence de la République. Le chef de l’Etat a décidé, par ailleurs, de faire seconder le commandant de la 4e RM, le général Abderrazak Cherif, par le général Mohamed Tlemçani. Le poste d’adjoint au commandant de la 4e RM était détenu jusque-là par le général Ammar Amrani. Le général Mohamed Bergham hérite, quant à lui, du poste d’adjoint au commandant de la 5e RM, après le départ du général Mohamed Tlemçani pour la 4e RM. En dehors de ces nominations, le communiqué de la Présidence de la République ne fait pas mention de la destination des officiers supérieurs remplacés. Des officiers qui, pour certains, ont en commun le fait d’avoir été aux avant-postes dans la lutte antiterroriste menée par l’ANP durant la dernière décennie. C’est le cas particulièrement du général-major Kamel Abderrahmane, l’un des plus jeunes hauts gradés de l’Armée, dont l’arrivée à Oran (2e RM) a été déterminante dans la neutralisation des groupes terroristes activant à l’ouest du pays. Le mouvement de relève des patrons de la lutte antiterroriste n’a toutefois pas commencé hier. Il a débuté en février 2000 et s’est poursuivi au lendemain de la présidentielle de 2004. Les nombreux changements apportés par le président Bouteflika au sein du haut commandement de l’ANP, depuis son premier mandat, font qu’aujourd’hui les différentes forces de l’ANP disposent de nouveaux chefs. A ce jour, seuls les services de renseignements n’ont pas été touchés par les changements opérés par le président de la République. En revanche, l’arrivée par grappes à des postes importants d’officiers supérieurs relativement jeunes et formés dans les grandes académies européennes pourrait confirmer la volonté du chef de l’Etat de passer à une nouvelle étape du processus de modernisation et de professionnalisation de l’ANP.

Zine Cherfaoui