Zerhouni à propos de la lutte contre Le terrorisme

Zerhouni à propos de la lutte contre Le terrorisme

Une guerre gagnée, mais pas terminée

Le Quotidien d’Oran, 5 octobre 2004

Noureddine Yazid Zerhouni a donné, hier, le bilan de l’opération antiterroriste, menée dimanche dernier à Belcourt. Deux terroristes ont été tués, 11 policiers ont été légèrement blessés tandis que l’état de santé d’un douzième est encore jugé sérieux.

Le ministre de l’Intérieur a indiqué qu’aucune personne, habitant le quartier, n’avait été touchée durant l’opération et que les deux individus abattus étaient connus des services de police. Ils étaient, a-t-il ajouté, pourchassés depuis l’attentat qui a eu lieu près de Bordj-El-Kiffan, il y a plusieurs semaines. M. Zerhouni n’a pas divulgué leur identité, mais il a laissé entendre qu’il s’agirait d’éléments appartenant au GSPC. Un groupe en déclin et dont les caractéristiques de ses éléments, a-t-il expliqué, sont l’isolement, la disparité et l’absence de coordination. « Il s’agit de groupuscules qui entretiennent, a-t-il dit, des contacts entre eux, mais qui ne sont pas unifiés. Ils sont généralement localisés dans des points isolés, situés dans les régions de Boumerdes-Bouira, au Centre et de l’Ouarsenis, à l’Ouest. Au sujet du chef présumé du GSPC, Abderrazak El Para, actuellement aux mains des rebelles tchadiens du MJDT, le ministre de l’Intérieur n’a pas souhaité donner de détails ni commenter les difficultés liées à son rapatriement. Ce qui ne l’a pas empêché de déclarer que « la guerre contre le terrorisme est gagnée, mais qu’elle n’est pas terminée ».

Quid du ramadan, période propice, il y a quelques années, à la surenchère terroriste ? L’opération de Belcourt a ravivé des inquiétudes que M. Zerhouni considère comme légitimes mais non fondées. Rassurant, il a rappelé que rien de fâcheux ne s’est produit durant le ramadan 2003 ; et que les services de sécurité sont vigilants et demeurent mobilisés pour parer à toute éventualité. A propos de la recrudescence de la petite délinquance, Noureddine Yazid Zerhouni a qualifié « d’alarmistes », les écrits de presse, et affirmé que ses services enregistrent – entre le premier semestre 2003 et le premier semestre 2004- non pas une hausse mais une baisse sensible de ce type d’agression. « Nos chiffres, a-t-il poursuivi, indiquent une baisse sensible du nombre de délits. Néanmoins, une commission d’experts de la police et de la gendarmerie travaille, actuellement, à établir une carte des régions les plus touchées. Il s’agit d’avoir une carte précise de cette criminalité pour agir efficacement ». L’objectif, selon lui, est de réaliser les mêmes résultats que ceux qui ont été obtenus en matière de lutte contre les délits liés à l’immigration clandestine, tel le trafic de monnaie, de drogue ou la contrefaçon. « 70% des affaires ont été résolues, d’après lui, contre 45% il y a seulement quelques années».

Au chapitre des libertés, Noureddine Yazid Zerhouni s’est fait un point d’honneur à insister sur les bonnes initiatives qui ont été prises pour protéger les personnes et leurs droits. « La gestion des gardes à vue a connu une nette amélioration tandis que les officiers de police, dans les commissariats, sont notés, à ce sujet, par les procureurs de la République ». Cette mesure, a-t-il affirmé, a été prise en 2001 et elle est entrée en vigueur en 2003. Ses propos sur les associations estudiantines, a-t-il terminé, ont été mal compris. Je ne visais pas les structures qui défendent les intérêts matériels et moraux des étudiants dans les universités, et avec lesquels je n’ai rien à voir, mais les associations qui se sont muées en groupes maffieux et qui font du chantage aux gestionnaires des ONOU.»

Noureddine Azzouz