Nouvel appel au crime du GSPC

Nouvel appel au crime du GSPC

El Watan, 17 août 2005

Le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) a appelé « les musulmans résidant en France à attaquer les responsables liés au régime algérien présents sur le sol français » dans un communiqué mis en ligne et repris hier par l’AFP.

« Nous appelons nos frères dans la religion, résidant en France, (…) à traquer (…) la bande de criminels et d’apostats (…) qui ont trouvé
dans ce pays un refuge sûr », écrit le GSPC, le seul mouvement islamiste armé algérien jugé encore capable de nuisance, dans un communiqué daté du 1er août. « Nos véritables ennemis ne sont pas seulement les dirigeants militaires (algériens), mais aussi de nombreux civils réputés pour leur entière allégeance aux dirigeants français, ce sont ceux qui ont une énorme influence au sommet de la pyramide du pouvoir » en Algérie, ajoute le texte. « Est-ce que vous allez les laisser se reposer en France, où ils passent leurs vacances, récupérer leur force pour revenir ensuite (en Algérie), avec un nouveau souffle, comploter contre l’islam et combattre les fidèles ? », s’interroge le GSPC. « Soutenez vos frères en Algérie en traquant ces criminels en France. Guettez-les partout (…). Cherchez-les dans les repaires de la corruption, dans les boîtes de nuit, les cabarets, les magasins de vente d’alcool (…) parce qu’ils ne vivent que dans les endroits du vice », conclut le GSPC. Ce groupe, qui se revendique d’Al Qaîda, a, rappelle-t-on, applaudi l’assassinat par Al Zarqaoui des deux diplomates algériens en poste à Baghdad, Ali Belaroussi et Azzedine Belkadi.

R. N.


DIPLOMATES, MILITAIRES…

Le GSPC appelle à des attaques en France contre les officiels algériens

Le Quotidien d’Oran, 17 août 2005

A peine la réconciliation nationale clarifiée et la date du référendum
fixée au 29 septembre prochain, le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) fait parler de lui.

Dans un communiqué – qui ne porte ni cachet ni signature – diffusé sur Internet, lundi et daté probablement du 31 juillet, le groupe terroriste a appelé «les fils de l’Islam en France» à s’attaquer aux officiels algériens en déplacement dans l’Hexagone.

Après avoir salué l’assassinat des deux diplomates algériens Ali
Belaroussi et Azzedine Belkadi par leurs ravisseurs en Irak, le GSPC
vient de donner un véritable permis de tuer à ses relais ou
sympathisants en France contre tous les officiels algériens qui s’y
rendraient. «Frères de religion et de croyance, soutenez vos frères en Algérie en pourchassant ces criminels en France», harangue le communiqué.

L’organisation terroriste n’y va pas par quatre chemins pour inviter ses «frères de religion» résidant en France à traquer les représentants de l’Algérie, considérés par les terroristes comme étant des «criminels» et des «apostats». Sauf que cette fois-ci, les ennemis du GSPC se retrouvent dans toute la société algérienne.

Pour le GSPC, leurs «véritables ennemis» ne sont pas seulement les
dirigeants militaires, mais aussi de «nombreux civils réputés pour leur
entière allégeance aux dirigeants français, ce sont ceux qui ont une
énorme influence au sommet de la pyramide du pouvoir». Le groupe
terroriste se fait même très clair sur les cibles qu’il désigne aux
éventuelles cellules dormantes. «Ils ont accaparé l’administration
algérienne, les organes d’information, les grandes entreprises, les
institutions culturelles, les diverses missions diplomatiques ainsi que
d’autres centres influents…». Le choix des musulmans de France réside, selon le communiqué, dans le fait que la France représente un «refuge sûr». «Est-ce que vous allez les laisser se reposer en France où ils passent leurs vacances, récupérer leurs forces pour revenir ensuite avec un nouveau souffle, comploter contre l’Islam et combattre les fidèles ?», s’interroge le GSPC.

L’organisation terroriste affiliée à Al-Qaïda rappelle que ses membres
ont «besoin du soutien et de l’appui» de ses frères.

Pour trouver les officiels algériens, le chemin est simple, selon le
communiqué. «Guettez-les partout. Cherchez-les dans les antres de la débauche, dans les repaires de la corruption et du jeu, dans les boîtes de nuit, les cabarets, les magasins de vente d’alcool parce qu’ils ne vivent que dans les endroits du vice», indique le GSPC. Pour ceux qui n’arrivent pas à franchir ce pas, le groupe invite même ses «frères d’Islam» à opérer une véritable campagne de propagande auprès de la communauté musulmane afin de les «débusquer, les avilir et gâcher leur repos». Le groupe terroriste poursuit sa logique assassine en exhortant pour la première fois à des attaques anti-algériennes en France.

C’est une continuité logique en somme aux actions terroristes menées en Algérie. D’autant que leurs capacités de nuisance sur le territoire national ont sensiblement diminué ces dernières années du fait de la lutte antiterroriste menée par l’ANP et les forces de sécurité.

L’Algérie est perçue par les organisations terroristes, Al-Qaïda en
tête, comme étant un ennemi à abattre, un Etat qui a déclaré une guerre totale au terrorisme. La preuve a été donnée par l’assassinat des deux diplomates algériens en Irak. Si la date de publication du communiqué est réellement fixée au 31 juillet, il s’agirait, selon les experts, d’une poursuite du soutien aux organisations affiliées à Al-Qaïda en leur désignant de nouvelles cibles et non de la position réelle du GSPC sur la réconciliation nationale. L’écart entre la publication le 31 juillet et la diffusion le 16 août, cela indiquerait de plus que leurs relais de propagande ne sont plus aussi efficaces qu’avant.

La conjoncture reste toutefois particulière, marquée par le projet de
charte pour la paix et la réconciliation nationale.

Samar Smati