Attentats suicide du 11 avril 2007: Le procès s’ouvre ce matin

Attentats suicide du 11 avril 2007

Le procès s’ouvre ce matin

Par : Malika Ben, Liberté 2 février 2012

Sauf imprévu lié aux procédures judiciaires ou à l’absence de l’un des membres du collectif de la défense, le tribunal criminel près la cour d’Alger ouvrira aujourd’hui le dossier de l’attentat suicide perpétré contre le siège du Palais du gouvernement le 11 avril 2007.

Le procès des auteurs de l’attentat suicide qui a ciblé le 11 avril 2007 le siège du Palais du gouvernement s’ouvre ce matin au tribunal criminel près la cour d’Alger. C’est, du moins, ce qui est prévu noir sur blanc sur le planning de l’actuelle session criminelle qui tire à sa fin. Pas moins de 18 prévenus, dont 9 toujours en fuite, parmi lesquels le tristement célèbre chef du GSPc, Abdelmalek Droukdel, cité dans plusieurs affaires terroristes et condamné à mort par contumace lors de précédents procès. Il y a aussi Fateh Bouderbala, Salim Hadouche, Khaled Ouzendja, Khaled Maarouf… Les prévenus devront être jugés pour une série de chefs d’inculpation : appartenance à un groupe terroriste dans le but de semer l’effroi au sein de la population et créer un climat d’insécurité, participation à des actes terroristes avec usage d’explosifs, homicide volontaire avec préméditation et guet-apens, et délit de non-dénonciation. Selon l’arrêt de renvoi, les accusés appartiennent à un groupe terroriste opérant dans la région de Thénia, relevant de l’organisation Al-Qaïda au Maghreb islamique.
L’éternelle question est de savoir si le procès tant attendu finira par avoir lieu, cinq années après les faits qui ont endeuillé de nombreuses familles, ou sera-t-il, une fois de plus, reporté à une session ultérieure ? Déjà, il aura fallu pas moins de trois années pour que le dossier soit, enfin, enrôlé. Les longues et innombrables procédures judiciaires ont fait que le procès soit ajourné dès l’ouverture de l’audience à la date prévue. Aussi, le fait que plusieurs terroristes soient impliqués n’a fait que contraindre davantage son ouverture. Il y avait à chaque audience un motif juridique qui poussait le juge à prononcer l’ajournement.
Le dernier en date, c’est-à-dire le 4 juillet 2011, était inévitable car l’un des principaux accusés qui était en fuite et impliqué dans d’autres attentats terroristes, s’était rendu aux autorités quelques mois seulement avant la date du procès. Bouderbala, alias Abou Bassir, “émir” de la phalange El-Feth d’Alger, arrive à l’audience sans avoir été auditionné, ce qui a poussé le juge à reporter le procès. Il faut rappeler à ce propos que Bouderbala, qui faisait l’objet de mandat d’arrêt, est cité comme étant le premier responsable et principal planificateur de l’attentat qui a ciblé le siège du Palais du gouvernement et celui de la sûreté urbaine de Bab-Ezzouar. L’“émir” Abou Bassir a lui-même reconnu son implication directe dans l’exécution des actes suicides du 11 avril 2007. Il a supervisé et dirigé les trois actions kamikazes de bout en bout via un téléphone, en suivant et en donnant des consignes aux terroristes qui étaient dans les véhicules bourrés d’explosifs qui se dirigeaient chacun vers les sites ciblés dont l’ambassade du Danemark. Les agents qui assuraient la sécurité du siège de l’ambassade du Danemark ont été plus vigilants et ont réussi à déjouer l’attentat. Bouderbala a même reconnu avoir donné l’ordre aux kamikazes d’actionner leurs ceintures pour faire exploser les véhicules qu’ils conduisaient. Reconnaîtra-t-il les faits devant le juge et les familles des victimes ?

M B