Accès des femmes aux postes de responsabilité

Accès des femmes aux postes de responsabilité :

L’Algérie doit respecter la convention du CEDAW

par Naïma B., Le Jeune Indépendant, 12 mars 2007

Au moment où nos politiciens manifestent une allergie aiguë quant à l’application du système dit des quotas dans l’accès des femmes aux postes de responsabilité, notamment ceux politiques, arguant que cela sous-estime ses capacités qui doivent être le seul critère pris en compte dans la désignation aux postes de responsabilité, l’Algérie a signé la convention du comité de lutte contre toutes les ségrégations à l’égard des femmes (CEDAW).

Son article 4 stipule que «l’adoption par les Etats parties prenantes dans cette convention de mesures temporaires spéciales (quotas), visant à accélérer l’instauration d’une égalité de fait entre les hommes et les femmes, n’est pas considérée comme un acte de discrimination tel qu’il est défini dans la présente convention, mais ne doit en aucune façon avoir pour conséquence le maintien de normes inégales ou distinctes.

Ces mesures doivent être abrogées dès que les objectifs en matière d’égalité des chances et dans le traitement sont atteints». Dans son intervention hier dans l’émission «En toute franchise» de la Chaîne III de la radio nationale, Mme Meriem Belmihoub Zerdani, en sa qualité de vice-présidente et d’experte indépendante auprès dudit comité, a soulevé la non-application de cet engagement. «Le droit est favorable mais pas appliqué.

La constitution du pays stipule que le droit international est supérieur au droit du pays, tout comme un avis de principe du conseil de la nation sur la dite convention. L’Algérie doit respecter cet engagement en accordant davantage de place à la femme dans l’accès à la responsabilité, à partir du moment qu’elle n’a pas émis de réserves sur l’article 4», a souligné l’invitée de la radio.

Les pays voisins ont réalisé une longueur d’avance sur la représentativité féminine. Ainsi, au moment où l’Algérie ne compte que 4,5 % de femmes au Parlement, le Maroc en compte 8 % dans le cadre d’un pacte d’honneur en la matière, la Mauritanie 22 % dans le cadre du système de quota et la Tunisie 28 %.

«Les mesures temporaires» qu’évoque la convention, communément appelées système de quota par d’autres, sont donc temporaires et seront abrogées une fois l’objectif d’égalité atteint. La vice-présidente du comité onusien s’est dit prête à aller dans les tribunaux pour enseigner ce droit, mais une campagne de sensibilisation est aussi nécessaire.

En outre, les partis politiques doivent s’y impliquer, d’où le conditionnement de leurs subventions à l’application de cette mesure, si cela s’avère être nécessaire, selon toujours l’oratrice. «La femme algérienne était plus présente dans la première assemblée constituante du pays où son taux de représentativité était de 10 % car, à l’époque, les combattants ont constaté et valorisé le rôle joué par la femme durant la guerre.

Une régression a été constatée où la confiance des responsables élus ou désignés qui ont suivi s’est détériorée…», a-t-elle ajouté. Pour réaliser l’objectif en question, une volonté politique est nécessaire, dans les nominations à titre d’exemple.

les femmes doivent en bénéficier davantage, a ajouté la militante du mouvement national, qui a émis le vœu de voir le prochain rapport sur l’Algérie en la matière meilleur que le précédent. N. B.