L’État au secours du secteur industriel public

Les groupes GICA, SaÏdal, Cosider et Air Algérie bénéficient du soutien du gouvernement

L’État au secours du secteur industriel public

Par : Badreddine Khris, Liberté, 1er décembre 2010

L’Exécutif compte porter la part de l’industrie dans le produit intérieur brut (PIB) de 5% actuellement à 10% à l’horizon 2014.

C’est la prévision pour laquelle s’est engagé le ministre de l’Industrie et de la Promotion de l’investissement et de la PME au cours de son audition par le président de la République. Cela passe impérativement par la réhabilitation et la restructuration du secteur public industriel. Des études ont été menées dans ce sens pour une reconfiguration des sociétés de gestion des participations (SGP).
À ce propos, dix (10) dossiers ont été examinés depuis deux années par le Conseil des participations de l’État (CPE). Parmi ces dossiers, l’on cite celui du groupe GICA (Groupe industriel des ciments d’Algérie) qui a bénéficié, en juillet 2009, d’un certain nombre de décisions, notamment l’accompagnement en matière d’investissement. L’État a financé ce groupe à hauteur de 140 milliards de DA.
Le CPE a également approuvé le plan de développement de Saïdal et lui a accordé une enveloppe de 16 milliards de DA. Le financement de ses investissements est assuré par le Fonds national de l’investissement (FNI) dont la contribution avoisine un montant de 64 milliards de DA. Le FNI participe à toutes ces actions d’assistance aux entreprises publiques industrielles à travers l’octroi de crédits à des taux étudiés. Le groupe Cosider et Air Algérie ont eu droit, eux-aussi, à la même prise en charge.
Quant aux rapports de la SNVI et de l’ENIE, ils connaîtront, prochainement, une nouvelle présentation au sein du CPE. Ce sont-là, les quelques informations avancées, hier, par le directeur général du Développement industriel au ministère de tutelle, M. Mohamed Ould-Mohamedi, sur les ondes de la radio chaîne III.
Pour ce responsable, aucun secteur d’activité n’a été privilégié par rapport à un autre. “Les dossiers sont analysés au CPE selon l’état d’avancement des études de chaque entreprise relevant des 16 SGP”, avoue M. Ould-Mohamedi. L’industrie manufacturière, en revanche, reconnaît-il, a subi un véritable désinvestissement durant ces trois derniers exercices. “Il y a eu une absence de formation, une atomisation de tout le secteur en microentreprises qui étaient insuffisamment préparées pour l’ouverture du marché. D’où la perte du marché grand public”, déplore le DG. Ce secteur doit sa survie, indique-t-il, au marché “administratif” à savoir les corps constitués, les administrations qui préfèrent passer leurs commandes aux entreprises manufacturières publiques.

Des centres techniques pour la mécanique et l’agroalimentaire
À cela, il y a lieu d’ajouter les divers assainissements financiers dont le secteur de la manufacture a fait l’objet. Ce dernier a été, en outre, fragilisé par les pratiques frauduleuses de l’informel. Par ailleurs, un diagnostic sur le secteur des textiles, cuirs et bois est, annonce Mohamed Ould-Mohamedi, en cours de finalisation. L’objectif assigné à cette opération est la restructuration du secteur manufacturier composé de 4 grands groupes : Texmaco (textile), C&H (confection et habillement), Leather Industries et Wood Manufacture. Il est question, en fait, explique le DG, de réorganiser quelque 71 filiales de ce secteur. Des investissements seront de ce fait consentis au profit de secteurs à travers des actions identifiées telles que le développement technologique, la formation, l’innovation… afin de lui garantir une croissance durable.
Sur un autre registre, des services d’appui dédiés au développement des différentes filières sont, souligne M. Ould-Mohamedi, en train d’être installés au ministère. Pour cela, des “centres techniques industriels sont en cours de programmation”, précise-t-il. Le premier centre qui vient d’être créé concerne les industries de la mécanique dont le siège se trouve à Constantine. Un deuxième centre, spécialisé dans les industries agroalimentaires, sera domicilié probablement à Blida, à Béjaïa ou à Boumerdès.
Au sujet des entreprises du textile fermées ou cédées, le DG affirme que l’État n’écarte pas l’éventualité de les récupérer. Néanmoins, le sort des sociétés qui n’ont plus d’activités sera, regrette M. Ould-Mohamedi, fatalement la fermeture. “Le schéma retenu, c’est d’identifier la reconfiguration sur un périmètre que nous retiendrons, avec des stratégies pour chaque filière. Les entreprises qui n’ont plus d’activité seront fermées”.