Le 5e recensement de la population aura lieu du 16 au 29 avril prochain

Le 5e recensement de la population aura lieu du 16 au 29 avril prochain

Zerhouni promet le respect de la vie privée

Par :Hamid Saïdani, Liberté, 16 février 2008

D’importants moyens humains et logistiques seront mobilisés.

Le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni, a qualifié, jeudi à Alger, d’“importante” et de “très sensible” l’opération du 5e recensement général de la population et de l’habitat (RGPH 2008), prévue du 16 au 29 avril prochain. “Il s’agit d’une opération importante et très sensible qui nous permettra de recueillir l’ensemble des données et des statistiques nécessaires pour le développement du pays et l’amélioration des conditions de vie des citoyens”, a-t-il expliqué, lors de l’ouverture des travaux de la réunion avec les walis pour faire le point sur les préparatifs de l’opération. Ce recensement, qui sera effectué après celui de 1998, est le cinquième du genre depuis l’Indépendance. Il est donc renouvelé tous les dix ans pour permettre de suivre l’évolution de la société dans ses aspects démographiques, mais aussi dans tout ce qui touche aux besoins de la population en termes de logement, d’emploi, de santé, d’éducation… Toutefois, le ministre a estimé qu’il serait “plus utile de rapprocher les échéances et de ramener le recensement général de la population à tous les cinq ans”, précisant qu’“en principe, le prochain recensement se fera en 2013”.
À travers une telle action, le gouvernement tente d’établir une sorte de tableau de bord de l’Algérie de 2008 dans tout ce qu’elle à de bien et de mauvais, et de cerner les besoins et les préoccupations des Algériens et leur ampleur. L’action revêt énormément d’importance car elle va permettre d’avoir des statistiques plus ou moins précises sur la population algérienne marquée, entre autres, par un mouvement sans précédent des populations, notamment dans les zones rurales en raison de la menace sécuritaire
Des milliers de familles avaient, en effet, fui leurs villages pour échapper aux incursions meurtrières des groupes armés.
Certains estiment ce mouvement des populations à plus d’un million de personnes à travers le territoire national. Une situation qui a créé de nouveaux besoins en logements, emplois, services sanitaires… Le ministre de l’Intérieur a d’ailleurs indiqué à cet égard que des “innovations” ont été apportées au questionnaire qui sera utilisé dans ce recensement, appelé désormais “Questionnaire communautaire et de proximité”. Ainsi, ce questionnaire comprend un maximum d’éléments d’informations liés aux préoccupations des citoyens et aux conditions générales de leur vie quotidienne. Un nombre de questions sera alors posé aux citoyens, lors de ce recensement, portant essentiellement sur l’alimentation en eau potable, l’assainissement, l’éducation, la santé, le transport, l’habitat, l’environnement et l’énergie. D’autres questions ayant trait aux problèmes de la jeunesse, à l’emploi et aux loisirs des jeunes seront également posées lors de cette opération. Le recensement général reste, en tout cas, le meilleur instrument pour avoir des statistiques plus ou moins proches de la réalité, surtout que certains chiffres officiels prêtent à la controverse, à l’exemple de ceux liés à la pauvreté et au chômage. Les pouvoirs publics semblent, cette fois-ci, décidé à mettre les bouchées doubles afin de réussir cette action d’envergure pour laquelle pas mois de 70 000 agents seront mobilisés. “C’est une opération très lourde, mais nous pouvons dire qu’aujourd’hui, l’État dispose de moyens humains et matériels qui nous permettent de mener à bien cette opération”, a relevé M. Zerhouni, qui a assuré que toutes les dispositions ont été prises pour assurer la réussite du recensement et son déroulement “dans les meilleures conditions possibles”. Le ministre n’a pas manqué, en outre, d’insister auprès des walis sur “le bon choix” des agents chargés de mener cette opération, tout en soulignant que ce recensement “n’aura aucun effet contraignant”, dans la mesure où, a-t-il dit, “le secret de la vie privée sera préservé dans le traitement des données et des statistiques découlant de cette opération”. Cette opération dont les préparatifs ont été engagés depuis septembre 2006 se fixe pour objectifs de déterminer la population résidente, recueillir les caractéristiques démographiques et socioéconomiques de la population, ses conditions de vie, ainsi que la consistance des constructions et des logements.
L’opération sera mise en œuvre par l’Office national des statistiques (ONS) en collaboration avec les collectivités locales sous la supervision du comité national présidé par le ministre de l’Intérieur. Le choix de la date pour le déroulement du recensement a été, selon le ministre, dicté par des impératifs liés aux calendriers scolaires.

H. SaÏdani


Communiqué du ministère de l’intérieur

Appel au sens du civisme et de patriotisme des Algériens

Par :Rédaction de Liberte, 16 février 2008

Le succès du recensement général de la population et de l’habitat, opération prévue en avril prochain, est subordonné au sens civique et patriotique du peuple algérien, a indiqué jeudi dernier, le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales, dans un communiqué.
“Le sens du civisme et le patriotisme de notre population feront de cette opération décennale, qui aura mobilisé des moyens très lourds, un succès incontestable en faveur d’un meilleur développement de notre pays”, souligne le ministère à l’issue de la réunion des différents responsables en charge de l’opération.
Cette opération “d’intérêt national”, dont les préparatifs ont été engagés depuis septembre 2006, vise à “déterminer la population résidente et recueillir les caractéristiques démographiques et socioéconomiques de la population”, précise le ministère. Elle vise, également, à recueillir “les caractéristiques et la consistance des constructions et des logements” ainsi que “les informations à même d’apprécier les conditions de vie de la population”, ajoute-t-on.
Les résultats du recensement général “sont des données importantes pour l’État, les collectivités locales, les opérateurs économiques et toutes les institutions”, relève le ministère, soulignant que ces données sont aussi des indicateurs en matière d’analyse et de planification d’actions dans plusieurs domaines.
Parmi ces domaines, il est cité l’emploi, le chômage, la structure démographique, les niveaux d’instruction et de formation et l’état du parc du logement ainsi que les autres besoins liés au transport, à l’alimentation en eau potable et à l’amélioration de l’environnement et du cadre de vie en général, précise-t-on.
En outre, l’opération de recensement concernera l’ensemble de la population se trouvant sur le territoire national, constituée notamment par la population sédentaire, la population nomade et en zones éparses et la population résidant dans les établissements spécialisés, note-t-on.
L’opération sera mise en œuvre par l’Office national des statistiques (ONS) en collaboration avec les collectivités locales sous la supervision du comité national présidé par le ministre d’État, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni, indique-t-on.
Par ailleurs, les moyens humains mobilisés pour la conduite de cette opération, outre les personnels formateurs, “engageront sur le terrain 60 000 agents recenseurs qualifiés qui bénéficieront d’une formation spécifique”, précise le ministère, ajoutant que “les personnels réquisitionnés pour se présenter aux ménages et aux différentes catégories de population ciblée seront dotés de documents d’identification et d’habilitation”.
En outre, l’opération de recensement “sera soutenue et accompagnée par une campagne de sensibilisation pour éclairer les citoyens” sur ses objectifs et son déroulement, assure le ministère, pour qui son succès “dépendra de la bonne compréhension et de la disponibilité des ménages qui seront tous sollicités par les agents de recensement”.
D’autre part, l’organisation du recensement “garantit le respect de la vie privée des citoyens et ne vise que le recueil des données statistiques susceptibles d’orienter les programmes de développement qui doivent se faire en fonction des besoins essentiels et réels des collectivités nationales et locales”, souligne-t-on.
À cet effet, les informations fournies par les ménages “seront traitées de la manière la plus anonyme puisque les noms des personnes consultées ne figureront pas dans les processus de centralisation d’analyse et de gestion des indicateurs économiques et sociaux recueillis”, assure-t-on.

R. N.