Le PDG de Sonelgaz : « L’Algérie en tant qu’Etat, n’a rien signé avec Desertec »

Le PDG de Sonelgaz : « L’Algérie en tant qu’Etat, n’a rien signé avec Desertec »

Kamel Hamzi , Maghreb Emergent, 14 Décembre 2011

Noureddine Bouterfa a expliqué aujourd’hui, sur les ondes de la Radio publique algérienne, que le protocole de coopération signé avec Desertec le 9 décembre dernier, l’a été par Sonelgaz « en tant qu’opérateur industriel ». Il porte, a-t-il ajouté, sur le renforcement des échanges d’expertise technique et le développement des énergies renouvelables en Algérie et à l’international. Le groupe algérien n’est pas intéressé par une prise de participation dans l’initiative allemande, a-t-il précisé, rappelant qu’il y a un plan national de développement des énergies nouvelles et renouvelables doté de 80 milliards de dollars.

« L’Algérie, en tant qu’Etat, n’a rien signé avec Desertec. » La précision est de Noureddine Bouterfa, Président-directeur général du groupe public de gaz et d’électricité Sonelgaz. Il a expliqué aujourd’hui, sur les ondes de la chaîne III de la Radio algérienne, que la Sonelgaz s’est engagée avec l’initiative allemande de développement d’énergies nouvelles, DII Desertec en tant qu’opérateur industriel. « Nous avons signé un protocole de coopération stratégique avec Desertec DII pour développer l’énergie renouvelable au niveau local et au niveau international », a-t-il indiqué.

Sonelgaz et Desertec ont signé, le 9 décembre dernier à Bruxelles, un mémorandum d’entente qui porte, selon Noureddine Bouterfa, sur le renforcement des échanges d’expertise technique, l’examen des possibilités d’accès aux marchés et la promotion conjointe du développement des énergies renouvelables en Algérie et à l’international.

« Le projet des renouvelables est à long terme. Il faut voir, dans l’intervalle, s’il n’y a pas une spécificité algérienne qui permettrait d’aboutir aux mêmes besoins que l’Europe en matière d’énergie. Pour l’exportation, le passage physique par l’Italie et l’Espagne pose des problèmes qu’il va falloir régler. Il faut trouver les bonnes formules », a souligné le PDG de Sonelgaz. Il a indiqué que cette société n’est pas entrée dans le projet Desertec et qu’elle n’est pas intéressée par une participation à l’actionnariat. « Nous allons travailler avec Desertec : il y a une petite nuance ! N’empêche, nous allons sur des projets communs. Les difficultés que nous avons identifiées sont reconnues des deux côtés », a-t-il noté. D’après lui, les initiateurs de Desertec acceptent désormais les conditions algériennes. « On est passé d’un concept de l’utilisation de l’énergie à celui de l’examen de l’amont de l’énergie. Autrement dit, la fabrication et les moyens de production, la nécessité de développer le génie local et mettre à contribution les capacités nationales », a-t-il relevé.

« N’importer que les équipements équivaut à importer notre soleil »

Noureddine Bouterfa a rappelé qu’à l’origine, le projet consistait à fabriquer l’énergie au Sud pour les besoins du Sud, une partie de cette énergie devant être transférée à l’Europe sur le long terme (2050). « Nous avons amené les promoteurs de Desertec à admettre qu’il ne peut pas y avoir de développement du renouvelable sans une composante locale. Car, si nous n’importons que les équipements, cela équivaut à l’importation de notre soleil ! Nous voulons notre soleil et voir les Algériens travailler », a expliqué le patron de Sonelgaz. Il a pris soin de noter que l’Algérie a engagé un programme à moyen terme de développement des énergies nouvelles, dont l’électricité solaire, doté d’un financement de 80 milliards de dollars. Une partie de la production, 10.000 mégawatts, sera orientée vers l’exportation. « Nous allons travailler avec tous ceux qui veulent entrer dans ce schéma. La DII Desertec s’inscrit bien (dedans). Il y a des solutions que nous allons examiner avec Desertec, comme le Swap, solaire-gaz, par exemple », a-t-il déclaré.

Noureddine Bouterfa a également souligné que l’Algérie n’a pas pu concrétiser le projet d’interconnexion électrique avec l’Espagne et l’Italie engagé dans les années 2000 : « Cela étant dit, l’Union européenne a conscience que l’Algérie est un pays fiable en termes d’approvisionnement énergétique, ce qui confirme l’intérêt d’un partenariat en matière d’électricité, auquel s’ajoute l’atout de proximité géographique. »